Et si la Coupe d'Afrique des nations (CAN) avait lieu en... Asie,
chez le désormais incontournable Qatar ? L'émirat s'est posé jeudi en
recours pour aider à organiser cette compétition, qui cherche en urgence
un pays hôte à deux mois de son coup d'envoi.
Cette offre de
services intervient le jour même où le Qatar a été blanchi par la
principale autorité éthique de la Fifa des soupçons de corruption qui le
visaient pour l'attribution du Mondial-2022.
Après la mise
hors-jeu du Maroc mardi puis le forfait de l'Angola mercredi, "le Qatar
est prêt à apporter toute l'aide qu'on lui demandera officiellement pour
accueillir la CAN-2015" (17 janvier-8 février), a assuré jeudi Hamad
Ben Khalifa Ben Ahmed Al-Thani, président de la Fédération qatarie de
football, dans un communiqué.
Faut-il y voir une proposition
d'organiser le tournoi dans l'émirat ? La volte-face serait
spectaculaire: mercredi, le vice-président de la Fédération avait jugé
qu'une candidature qatarie pour organiser la CAN n'aurait "pas de sens".
- Préséance -
En proposant son "aide", si on la lui demande officiellement, le
Qatar met la balle dans le camp de la Confédération africaine de
football (CAF). Question de préséance peut-être, car une délocalisation
de la CAN sur un autre continent ne serait pas du meilleur effet pour
l'Afrique en termes d'image et de souveraineté.
Le Qatar "n'a été
saisi officiellement d'aucune demande pour organiser la CAN-2015", a
insisté le responsable qatarien, selon qui "la décision reviendra à la
CAF, que toutes les instances de football doivent soutenir".
Pour
la CAF, le temps presse: la compétition aura lieu dans deux mois et
l'Angola, qui était vu comme l'un des favoris pour l'organiser au pied
levé à la place du Maroc, a déclaré forfait mercredi soir.
"L'Angola
ne va pas accueillir la compétition (...). Le budget 2015 du pays ne
prévoit aucun engagement dans ce sens", a déclaré à l'AFP un responsable
de la Fédération angolaise. Selon lui, organiser une telle compétition
en deux mois est "quasi impossible".
Un argument qui pourrait
refroidir nombre de candidats. Parmi les possibles pays hôtes figure le
Gabon, qui a déjà co-organisé l'épreuve en 2012 avec la Guinée
équatoriale.
Alors que l'Afrique du Sud et le Ghana ont fait
savoir qu'ils n'étaient pas intéressés, l'Egypte (où la CAF a son siège)
ou le Nigeria sont d'autres possibilités. Mais leur situation politique
n'offre pas toutes les garanties.
Mardi, le président de la CAF,
Issa Hayatou, a déclaré que le choix du nouveau pays hôte devrait être
annoncé dans "deux ou trois jours".
- 1995, déjà -
La course contre la montre est enclenchée depuis mardi et les
sanctions décidées par la CAF contre le Maroc, qui aurait dû être le
pays organisateur.
Le royaume s'est vu retirer l'organisation de
la CAN et son équipe a été disqualifiée en raison de ses demandes
répétées de report de la compétition à cause d'Ebola.
Le Comité
exécutif de la CAF a jugé que le maintien par le Maroc de sa demande de
report équivalait à un "refus d'organiser la compétition aux dates
indiquées".
Le Maroc, lui, fait valoir un "cas de force majeure
sanitaire" à cause de l'épidémie d'Ebola, qui a fait plus de 5000 morts,
essentiellement dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Guinée, Liberia,
Sierra Leone). Le royaume pourrait désormais faire l'objet d'autres
sanctions de la part de la CAF, notamment financières.
La CAN
opposera 16 équipes (15 pays qualifiés plus le pays hôte). Les derniers
qualifiés seront connus après les ultimes journées des matches
éliminatoires, les 14/15 et 19 novembre.
Jeudi, le président de
la Fédération du Qatar a rappelé que son pays avait déjà organisé en
1995 la Coupe du monde des moins de 20 ans après le retrait de la
compétition au Nigeria, touché alors par le choléra.
(AFP)
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