Au lendemain du deuxième sacre de Lewis Hamilton, le petit monde de
la formule 1 a basculé vers une saison 2015 sur laquelle planent de
nombreuses interrogations.
Tout le week-end à Abou Dhabi, et
jusqu'au départ de la course qui allait sacrer Hamilton, le paddock a
été le siège de réunions tous azimuts pour tenter de fixer le cap pour
2015. Ce sera la deuxième saison de ces moteurs V6 turbo hybrides dont
beaucoup ne veulent plus, parce qu'ils coûtent trop cher, parce qu'ils
ne font pas assez de bruit, ou parce que Mercedes a le meilleur de tous.
L'autre
gros sujet de discussion, c'est toujours la répartition inégale des
revenus commerciaux de la F1, entre les grosses équipes et les petites
écuries. Donald McKenzie, le patron du fonds d'investissement CVC, et
Bernie Ecclestone, le gérant de Formula One Management (FOM), ont
longuement rencontré et peut-être rassuré, samedi, Gérard Lopez (Lotus),
Vijay Mallya (Force India) et Monisha Kaltenborn (Sauber), mais aucun
virement bancaire n'a encore été validé.
- L'avenir discuté à Genève-
Lundi, nouveau coup de théâtre alors que beaucoup étaient dans
l'avion pour rentrer du Golfe: Ferrari a annoncé, à l'heure du café, que
Maurizio Arrivabene, un ténor de chez le cigarettier Philip Morris,
allait remplacer le patron de l'écurie Marco Mattiacci, doublement
coupable d'un manque total de charisme et de propos un peu trop élogieux
sur Sebastian Vettel, futur fer de lance de la Scuderia. Son futur
prédécesseur, Fernando Alonso, n'a pas apprécié. L'Espagnol, annoncé
chez McLaren, va quitter Ferrari.
Dès cette semaine, c'est une
partie de l'avenir de la F1 qui va se jouer à Genève, lors de deux
réunions: celle du F1 Strategy Group, qui réunit les six plus grosses
écuries, puis celle de la F1 Commission où toutes sont présentes, avec
en prime les motoristes et les sponsors, la FIA et la FOM. Un mois
seulement après la faillite de Marussia et Caterham...
Les deux
principaux sujets à l'ordre du jour seront la réduction des coûts et la
distribution des revenus commerciaux, deux facteurs de survie à moyen
terme des équipes du peloton. Lotus et Force India ne sont pas inquiètes
pour 2015, mais Sauber n'a marqué aucun point en 2014 et attend un
miracle. Quant à Caterham, le repreneur éventuel attend de savoir si ça
vaut encore le coup de miser sur la F1. Dans un mois maximum, il aura
décidé.
-Happy end-
En attendant, la saison 2014 s'est achevée sur une belle note.
Lewis Hamilton est redevenu champion du monde. Le vaincu, Nico Rosberg, a
chaleureusement félicité le vainqueur, après l'arrivée, et rien n'a
donc gâché le "happy end" qu'espéraient les responsables de
Mercedes-AMG. Même pas cette soudaine perte de puissance moteur, au 24e
tour, qui agrémentera forcément les discussions, cet hiver au coin du
feu, entre ceux qui défendent volontiers la théorie du complot.
"Il
(Rosberg) a été très pro, il m'a dit que j'avais bien piloté et je lui
ai répondu la même chose", a confié Hamilton en conférence de presse.
"Lewis a été un peu meilleur que moi cette année, donc il mérite son
titre. On s'est bien battus et c'est pour ça que je fais de la F1", a
ajouté Rosberg.
Au compteur des victoires, le score a été sans
appel: 11-5 pour l'Anglais. A celui des pole-positions, l'Allemand s'est
bien rattrapé: 11-7. De quoi renvoyer dos à dos les amateurs de
statistiques et prolonger un an de plus les débats autour de la question
phare: qui est actuellement le meilleur pilote de F1?
Cette saison a été intense car les dirigeants de Mercedes-AMG, Niki Lauda et Toto Wolff, ont fait le pari de laisser
leurs deux pilotes se bagarrer jusqu'au bout. Ce n'était pas le cas chez
Ferrari dans les années 2000-2004, époque Michael Schumacher, ou même
chez Red Bull Racing dans les années 2010-2013, époque Sebastian Vettel.
Sera-ce le cas en 2015 chez Mercedes ou ailleurs? Réponse à partir de mi-mars...
(AFP)
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