La tension baissait d'un cran jeudi à l'OM après la levée, dans la
nuit, des gardes à vue de ses dirigeants actuels et passés, dont le
président Vincent Labrune, entendus depuis mardi sur des transferts de
joueurs présumés frauduleux.
Vincent Labrune, "et le directeur
général de l'OM", Philippe Perez sont sortis de l'Hôtel de police (de
Marseille, ndlr), "aucune charge n' a été retenue à leur encontre", a
annoncé dans la nuit l'OM sur son site internet précisant que les deux
hommes avaient "apporté toutes les précisions utiles au dossier".
Un
peu plus tôt dans la soirée, Pape Diouf, qui a dirigé le club olympien
de 2005 à 2009, et Jean-Claude Dassier, qui en fut président de 2009 à
2011, avaient été relâchés, le premier à Marseille le second à Nanterre,
sans être présentés au juge d'instruction chargé de l'enquête ouverte
en 2011. Le juge peut toutefois convoquer les quatre hommes à une date
ultérieure.
Une quinzaine de personnes -membres ou ex-membres de
l'encadrement du club ou intermédiaires et agents de joueurs, agents
administratifs, avocat - ont été interpellées dans le cadre de cette
affaire. Un agent administratif ainsi que l'avocat avaient été relâchés
mardi et mercredi. Un agent de joueur en garde à vue à Paris a également
été remis en liberté. L'issue des autres gardes à vue n'avait pas été
précisé dans la nuit.
-Soupçons sur le transfert de Gignac-Les
enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ),
saisie sur commission rogatoire du juge d'instruction marseillais
soupçonnent qu'il y aurait eu, à l'occasion de transferts d'importance,
des commissions et rétro-commissions "dans lesquelles des membres du
milieu apparaissent".
Une information judiciaire avait été ouverte
pour "extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs" en
octobre 2011 après un signalement du parquet. Un réquisitoire
supplétif, pour abus de biens sociaux, a récemment été ouvert.
Le
transfert de l'attaquant André-Pierre Gignac, de Toulouse à Marseille,
en 2010, est notamment dans le collimateur des enquêteurs de même que
les conditions de transfert de Morgan Amalfitano de Lorient à l'OM en
2011 et de Souleymane Diawara de Bordeaux au club marseillais en 2009.
Des
perquisitions ont déjà eu lieu au siège de l'OM voici quelques mois
lors desquelles des documents ont été saisis. Mardi, les locaux
marseillais de l'agent Jean-Luc Barresi ont été à leur tour
perquisitionnés.
Lors de perquisitions au siège du club, en
janvier 2013, une source proche de l'enquête avait avancé que le dossier
serait lié à celui sur le racket de boîtes de nuit d'Aix-en-Provence,
pour lequel le caïd corse Jacques Mariani avait été condamné en février
2012 à sept ans de prison. Le nom d'un agent de joueur, Christophe
d'Amico, par ailleurs professionnel du monde de la nuit aixoise, avait
également été cité. D'Amico a été condamné en novembre 2013 à 4 ans de
prison dont deux avec sursis dans un procès +Calisson+ sur le racket des
boîtes de nuit aixoises par le milieu.
"Les auditions de ce jour
s'inscrivent dans un travail d'investigation entamé il y a près de deux
ans portant notamment sur les conditions autour d'anciens transferts de
joueurs", avait commenté mardi l'OM dans un précédent communiqué,
assurant que ses dirigeants "n'ont cessé de collaborer avec la justice"
depuis lors.
Chez les supporteurs du club marseillais, les
réactions oscillaient entre fatalisme et théorie du complot, alors que
cette affaire intervient au moment où l'OM occupe la première place du
championnat.
Mardi une autre affaire a ébranlé le foot français,
des soupçons de matches arrangés lors de plusieurs rencontres de L2 du
Nîmes Olympique la saison passée. Les investigations se portent sur
plusieurs matches suspects dont le Caen-Nîmes du 13 mai. Le résultat de
1-1 avait profité aux deux clubs, Caen s'assurant la montée en Ligue 1
et Nîmes son maintien en Ligue 2.
(AFP)
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