mercredi 26 novembre 2014

Top 14 - Paul Goze: "L'économie du rugby va se développer autour du stade"

Le président de la Ligue nationale de rugby Paul Goze a convenu que la situation économiques des clubs de Top 14 n'était "pas excellente", sans "être dramatique", estimant que l'axe de développement principal se situait "autour du stade.

QUESTION: Le Top 14 a du mal à trouver de nouveaux revenus tout en se trouvant en situation de perte, cela vous inquiète-t-il ?
REPONSE: "Déjà, il faut dire qu'à ce jour on n'a pas d'alerte sur la situation financière dans les clubs comme on a pu en avoir les années précédentes. Cela va en s'améliorant. Après, que la hausse de produits soit beaucoup moins importante qu'elle ne l'a été, cela s'explique. D'abord, quand vous êtes dans une période de croissance, il arrive toujours un moment où cela plafonne, c'est mécanique. Il y a un proverbe chinois qui dit que les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel. Et puis, on est dans une période économique difficile. Quant aux déficits, il faut les regarder avec une extrême prudence. Il y a des pertes d'exploitation que j'appellerais des pertes "voulues" ou "programmées" et d'autres qui arrivent parce qu'un club n'arrive pas à boucler son budget. Dans un certain nombre de clubs, les propriétaires savent en début d'exercice qu'ils auront un déficit et ils l'acceptent. Et les actionnaires savent qu'à la fin ils mettront les fonds pour rétablir la situation. Vous avez trois-quatre clubs en Top 14 pour qui c'est le cas. Ce n'est pas une situation excellente mais c'est loin d'être dramatique."
Q: Mais est-ce viable sur le long terme ?
R: "Ce n'est pas un modèle économique qui est fait pour durer. Les clubs le savent et essayent de changer cela. Mais il n'y a pas de formule miracle. Les partenaires n'inclinent pas à augmenter leurs participations. Au niveau des abonnements et de la billetterie, on ne peut pas augmenter le prix des places car au vu de la conjoncture, cela va finir par être rédhibitoire pour les gens. La marge de manoeuvre là-dessus est très faible. Du coup, on pense qu'à l'heure actuelle l'économie du rugby va plutôt se développer autour du stade. C'est pour ça qu'à la Ligue on incite à la modernisation ou au réaménagement des stades que ce soit pour les espaces partenaires ou ceux des supporters. Il faut faire en sorte que le public dépense sur place. Mais cela dépend des services que l'on pourra offrir. On demande aux clubs de privilégier cet axe grâce au surplus des droits télés cette saison."
Q: On comprend donc que vous refusiez de relever le salary cap malgré l'apport des droits télés...
R: "Je suis ferme là-dessus. Mais ce que nous montre la photographie en temps réel c'est que je suis aussi suivi par les gens dans les clubs. Que ce soit intellectuellement et dans les faits. Cette année, avec les droits télé, ce qui est distribué aux clubs sera plus du double de ce qui été distribué l'année d'avant. Mais il n'y a pas de folies qui ont été faites. On peut s'apercevoir qu'avec cette manne, les clubs ont plutôt consolidé leur situation financière."

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.