Le président de la Ligue nationale de rugby Paul Goze a convenu que la situation
économiques des clubs de Top 14 n'était "pas excellente", sans "être
dramatique", estimant que l'axe de développement principal se situait
"autour du stade.
QUESTION: Le Top 14 a du mal à trouver de nouveaux revenus tout en se trouvant en situation de perte, cela vous inquiète-t-il ?
REPONSE:
"Déjà, il faut dire qu'à ce jour on n'a pas d'alerte sur la situation
financière dans les clubs comme on a pu en avoir les années précédentes.
Cela va en s'améliorant. Après, que la hausse de produits soit beaucoup
moins importante qu'elle ne l'a été, cela s'explique. D'abord, quand
vous êtes dans une période de croissance, il arrive toujours un moment
où cela plafonne, c'est mécanique. Il y a un proverbe chinois qui dit
que les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel. Et puis, on est dans une
période économique difficile. Quant aux déficits, il faut les regarder
avec une extrême prudence. Il y a des pertes d'exploitation que
j'appellerais des pertes "voulues" ou "programmées" et d'autres qui
arrivent parce qu'un club n'arrive pas à boucler son budget. Dans un
certain nombre de clubs, les propriétaires savent en début d'exercice
qu'ils auront un déficit et ils l'acceptent. Et les actionnaires savent
qu'à la fin ils mettront les fonds pour rétablir la situation. Vous avez
trois-quatre clubs en Top 14 pour qui c'est le cas. Ce n'est pas une
situation excellente mais c'est loin d'être dramatique."
Q: Mais est-ce viable sur le long terme ?
R: "Ce n'est pas
un modèle économique qui est fait pour durer. Les clubs le savent et
essayent de changer cela. Mais il n'y a pas de formule miracle. Les
partenaires n'inclinent pas à augmenter leurs participations. Au niveau
des abonnements et de la billetterie, on ne peut pas augmenter le prix
des places car au vu de la conjoncture, cela va finir par être
rédhibitoire pour les gens. La marge de manoeuvre là-dessus est très
faible. Du coup, on pense qu'à l'heure actuelle l'économie du rugby va
plutôt se développer autour du stade. C'est pour ça qu'à la Ligue on
incite à la modernisation ou au réaménagement des stades que ce soit
pour les espaces partenaires ou ceux des supporters. Il faut faire en
sorte que le public dépense sur place. Mais cela dépend des services que
l'on pourra offrir. On demande aux clubs de privilégier cet axe grâce
au surplus des droits télés cette saison."
Q: On comprend donc que vous refusiez de relever le salary cap malgré l'apport des droits télés...
R:
"Je suis ferme là-dessus. Mais ce que nous montre la photographie en
temps réel c'est que je suis aussi suivi par les gens dans les clubs.
Que ce soit intellectuellement et dans les faits. Cette année, avec les
droits télé, ce qui est distribué aux clubs sera plus du double de ce
qui été distribué l'année d'avant. Mais il n'y a pas de folies qui ont
été faites. On peut s'apercevoir qu'avec cette manne, les clubs ont
plutôt consolidé leur situation financière."
(AFP)
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