mardi 16 décembre 2014

Une étude inédite dresse le bilan de la fréquentation des grands itinéraires cyclables

L'association Départements et régions cyclables, qui rassemble 75 collectivités françaises dont 65 départements, vient de publier son premier recueil consacré à l'analyse des données de fréquentations des grands itinéraires cyclables. Etablies à partir de données recueillies tout au long de l'année 2013, les statistiques proposées dressent un état des lieux au niveau national avant de s'intéresser à cinq itinéraires particuliers.
Les premières données au niveau national portent sur la répartition saisonnière. Sans surprise, c'est en été que la fréquentation des grands itinéraires cyclables atteint son pic : 53% du total annuel, contre 25% au printemps, 15% à l'automne et 7% l'hiver. A l'intérieur de ces saisons, les mois ne se valent pas : août totalise ainsi 23% de la fréquentation totale annuelle, contre 19% pour juillet et 12% pour juin et septembre.
Globalement, la haute saison de fréquentation s'étend de la mi-avril à la fin septembre, avec des pics observés lors de dates-clés du calendrier (8 mai, 14 juillet, 15 août), mais également des chutes brutales lors d'intempéries. En 2013, le temps particulièrement pluvieux et peu ensoleillé avait fait chuter la fréquentation durant le mois de mai en dessous de la moyenne. Et si le dimanche est le jour de plus haute fréquentation, les jours de semaine, avec 66% du total, se défendent bien. Ainsi les mercredis et jeudis enregistrent des fréquentations aussi importantes que les samedis.

Travail en milieu urbain, loisir en milieu rural ou périurbain

La plus grande fréquentation en période estivale profite par ailleurs aux itinéraires en milieu rural, dont la courbe est alors deux fois plus élevée qu'en milieu urbain. En dehors de la haute saison, la fréquentation des grands itinéraires cyclables est plus importante en milieu urbain, lequel connaît toutefois une augmentation marquée en été. Quant à la fréquentation en milieu périurbain, elle suit le plus souvent une trajectoire intermédiaire entre milieu rural et milieu urbain.
En ville, les pics de fréquentation sont enregistrés durant les quatre premiers jours de la semaine, alors qu'à la campagne, le dimanche est de très loin le jour de plus haute fréquentation. D'autre part, en milieu urbain, les heures de pic durant la semaine se situent à 7 heures puis de 16 à 17 heures, tandis qu'en milieu rural ou périrurbain les horaires ne marquent pas de différence notable entre semaine et week-end.
On peut déduire de ces chiffres que les grands itinéraires cyclables sont fréquentés en milieu urbain par des personnes se rendant à leur travail, tandis qu'en milieu rural ou périurbain, le recours au vélo traduit plus largement une activité de loisir.

Des itinéraires très inégalement fréquentés

Après les chiffres nationaux, l'étude de Départements et régions cyclables choisit de zoomer sur cinq itinéraires particuliers. Globalement, ces différents itinéraires présentent des tendances différentes en termes de saisonnalité. Ainsi, l’EuroVelo 1 (730 km étudiés du Finistère à la Vendée) concentre 67% de sa fréquentation en été, contre 53% pour l’EuroVelo 4 (642 km étudiés des Côtes d’Armor au Calvados) et l’EuroVelo 6 (1.294 km de la Loire-Atlantique au Haut-Rhin), 44% pour ViaRhôna (future EuroVelo 17, 355 km de la Savoie à la Drôme) et 49% pour la V53 (280 km de la Marne à la Côte d'Or). En août, par exemple, la fréquentation moyenne de l'EV1 est multipliée par 4,1 par rapport à la fréquentation journalière annuelle. Alors que sur le même mois, l'augmentation de la fréquentation moyenne journalière des autres itinéraires est beaucoup moins marquée : 2,8 pour l’EV4, par 2,6 pour l’EV6, par 2,1 pour l’EV17 et par 2,3 pour la V53. Selon l'étude, cette différence entre l’EV1 et les autres itinéraires s’explique "par une particularité littorale prégnante".
Dans le détail, la fréquentation moyenne enregistrée sur l’EuroVelo 1 est 30% supérieure à la fréquentation des VVV (véloroutes et voies vertes) au niveau national. La fréquentation moyenne enregistrée sur l’EuroVelo 6 est également très supérieure à la moyenne nationale : +19%. La ViaRhôna offre, elle, une fréquentation légèrement supérieure au niveau national : +6%.
A l'opposé, la fréquentation moyenne enregistrée sur l’EuroVelo 4 est de 38% inférieure à la moyenne nationale. Sur cet itinéraire, les orages et les pluies violentes de la fin juillet 2013 avaient fait chuter la fréquentation estivale. Quant à la fréquentation de la V53, elle enregistre un déficit de 60% sur la moyenne nationale.
Pour Départements et régions cyclables, cette première étude doit marquer une "année zéro" de référence. D’année en année, l'association entend livrer les chiffres de fréquentation avec pour objectif d’établir et suivre la fréquentation annuelle des grands itinéraires vélo en France ; compléter et renforcer la base de données de la Plateforme nationale des fréquentations ; et faire le lien avec les enquêtes terrain qui permettent d’établir les retombées économiques générées par les itinéraires.

(Localtis)

2 commentaires:

  1. Bonjour, j'attire votre attention sur une erreur dans la rubrique "Des itinéraires très inégalement fréquentés" : 44% pour ViaRhôna (future EuroVélo 17), étudiée probablement sur 355 km de la Savoie à la Drôme et non pas sur 280 km de la Marne à la Côte d'Or non concernés par ViaRhôna. Merci d'avance pour vos corrections
    Bonne journée
    Equipe ViaRhôna (Rhône-Alpes Tourisme)

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.