mardi 3 février 2015

Mercato d’hiver : la promenade (solitaire) des Anglais

La Premier League anglaise a été le seul grand championnat européen à animer le marché hivernal des transferts qui vient de s’achever. Avec plus de 40% des dépenses, l’Angleterre a fait bouger un secteur en crise, à l'image de la France où la transaction la plus retentissante – l’arrivée de Ben Arfa à Nice – a finalement échoué sur un point de règlement.

C’est un hiver à ne pas mettre un footballeur sur le marché… de peur de devoir remballer sa marchandise sans l’avoir vendue. Le mercato d’hiver s’est achevé lundi 2 février au soir et le moins que l’on puisse dire est qu’il fut atone sur la plupart des places de marché que sont devenus les grand championnats européens.
En France, le maigre bilan fait état d’une quarantaine d'arrivées. Et rien de bien spectaculaire à se mettre sous le clavier : la majorité des mutations enregistrées concernent des prêts ou des ventes de joueurs issus de Ligue 2.
C’est bien entendu la situation financière de la plupart des clubs de Ligue 1 qui explique cette atonie. Pas question d’acheter sans avoir vendu au préalable, et par-dessus le mercato… pardon, le marché, les dirigeants cherchent à réduire leur masse salariale. Quant à ceux qui auraient les moyens d’investir – comme le Paris SG ou Monaco –, ils semblent paralysés par l’ombre menaçante du fair-play financier à l’heure de sortir leur chéquier. C’est tout de même l’ASM qui s’est fendue du plus gros transfert de janvier en levant l’option d’achat sur le Portugais Bernardo Silva moyennant 15 millions d’euros.

Le Barça interdit de recrutement

Même son – creux – de cloche dans le reste de l’Europe... En Allemagne, le Bayern Munich s'est plutôt employé à dégraisser, en vendant l'attaquant suisse Shaqiri à l'Inter Milan et en prêtant le milieu danois Hojbjerg à Augsbourg. Le gros coup est à mettre à l’actif de son dauphin Wolsfburg, qui a recruté le champion du monde Schürrle à Chelsea contre 32 millions d’euros.
 
 
En Espagne, la sanction infligée au FC Barcelone, interdit de tout recrutement jusqu'en janvier 2016 pour des infractions dans des transferts de mineurs, n’a guère favorisé les échanges. A noter tout de même de retour de l’enfant-prodigue-devenu-grand Fernando Torres à l'Atletico Madrid, et l’arrivée au Real Madrid du jeune prodige norvégien Martin Odegaard (16 ans). Seul Valence a cassé sa tirelire pour s’attacher les services de l’Argentin Enzo Perez (Benfica) contre 25 millions d’euros.
En Italie, le plus gros transfert est… un départ. Cuadrado a quitté la Fiorentina et les rives de l’Arno pour rejoindre Chelsea et la Tamise. Une opération qui a rapporté 35 millions d’euros au club toscan, qui ne s’est pas planté sur ce coup-là.

Un igloo pour Ben Arfa

C’est donc d’Outre-Manche que sont venues les folies de ce marché d’hiver. Avec une hausse record des droits télé, les clubs de Premier League semblent être les derniers à pouvoir se payer de jeunes gens en short… Les clubs du championnat d'Angleterre ont ainsi dépensé 172 millions d'euros en transferts de joueurs cet hiver. Ce qui porte le total à 1,2 milliard depuis cet été, selon un rapport du cabinet Deloitte publié mardi.
Les clubs de Premier League se sont même agités un peu plus que l'an passé en toute fin de mercato. Bilan : 60 millions d’euros investis lors du dernier jour, contre 45 millions en 2014. L’Angleterre a finalement réalisé 41,5% du total des transactions des cinq grands championnats européens. Une promenade des Anglais qui aurait aussi pu profiter à Hatem Ben Arfa. L’international français avait en effet quitté Hull City pour s’engager avec l’OGC Nice. Mais le règlement de la Fifa interdisant à un joueur de jouer avec trois clubs différents la même saison – il avait joué sous les couleurs de Newcastle l’été dernier – ont eu raison de lui. L’ancien Lyonnais s’est déclaré prêt à aller « au Pôle Nord » pour jouer. Pas sûr que les Esquimaux soient prêts à casser leur tirelire pour lui.

(RFI)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.