La Ligue des droits de l'Homme a annoncé mercredi déposer un recours
au Conseil d'Etat pour empêcher la mise en oeuvre par la préfecture de
police de Paris d'un "fichier Stade" compilant des informations sur les
supporteurs sportifs.
Un autre recours a par ailleurs été déposé
par l'Adajis (Association de défense et d'assistance juridique des
intérêts des supporters), a annoncé à l'AFP l'avocat de l'association Me
Pierre Barthélemy.
Un arrêté du 15 avril du ministère de
l'Intérieur publié au journal officiel le 23 avril autorise la
préfecture de police à créer un traitement automatisé de données à
caractère personnel intitulé "fichier stade".
Le but: "prévenir
les troubles à l'ordre public, les atteintes à la sécurité des personnes
et des biens ainsi que les infractions susceptibles d'être commises à
l'occasion" des manifestations sportives et des rassemblements à Paris
et dans la petite couronne ainsi que des matchs du PSG partout en
France.
Le fichier a pour finalité de "faciliter la constatation
de ces infractions et la recherche de leurs auteurs", indique cet
arrêté.
"Confondant ainsi suspect de terrorisme et supporters
sportifs, le ministère de l'Intérieur peaufine son fichage généralisé de
la population dans une sorte de boulimie dont les libertés
individuelles sont les premières victimes" déclare la LDH. "Quiconque
(au-dessus de 13 ans...) se rendant au stade, sa famille, la voiture qui
le transporte, etc., tombe sous le coup de ce fichage et devient, aux
yeux du ministère de l'Intérieur, un suspect potentiel".
"Cet
arrêté ne définit pas la notion de supporteur. Il veut dire à la fois
participant occasionnel, permanent, membre d'un club... Cela donne toute
latitude pour ficher la population", souligne à l'AFP Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH".
M.
Tubiana estime qu'il s'agit aussi d'"une volonté de légaliser de
manière détournée un fichier illégalement constitué par le PSG".
En
janvier 2014, le club de foot parisien avait été rappelé à l'ordre par
la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) pour
avoir créé une liste de plus de 2.000 personnes considérées comme ayant
un comportement non conforme aux valeurs du club. La Cnil avait repoussé
la demande d'autorisation du club de constituer cette liste de
supporteurs qu'il souhaitait exclure.
(AFP)
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