jeudi 30 avril 2015

La LDH dénonce la création d'un outil de "fichage" de supporteurs sportifs

La Ligue des droits de l'Homme a annoncé mercredi déposer un recours au Conseil d'Etat pour empêcher la mise en oeuvre par la préfecture de police de Paris d'un "fichier Stade" compilant des informations sur les supporteurs sportifs.

Un autre recours a par ailleurs été déposé par l'Adajis (Association de défense et d'assistance juridique des intérêts des supporters), a annoncé à l'AFP l'avocat de l'association Me Pierre Barthélemy.
Un arrêté du 15 avril du ministère de l'Intérieur publié au journal officiel le 23 avril autorise la préfecture de police à créer un traitement automatisé de données à caractère personnel intitulé "fichier stade".
Le but: "prévenir les troubles à l'ordre public, les atteintes à la sécurité des personnes et des biens ainsi que les infractions susceptibles d'être commises à l'occasion" des manifestations sportives et des rassemblements à Paris et dans la petite couronne ainsi que des matchs du PSG partout en France.
Le fichier a pour finalité de "faciliter la constatation de ces infractions et la recherche de leurs auteurs", indique cet arrêté.
"Confondant ainsi suspect de terrorisme et supporters sportifs, le ministère de l'Intérieur peaufine son fichage généralisé de la population dans une sorte de boulimie dont les libertés individuelles sont les premières victimes" déclare la LDH. "Quiconque (au-dessus de 13 ans...) se rendant au stade, sa famille, la voiture qui le transporte, etc., tombe sous le coup de ce fichage et devient, aux yeux du ministère de l'Intérieur, un suspect potentiel".
"Cet arrêté ne définit pas la notion de supporteur. Il veut dire à la fois participant occasionnel, permanent, membre d'un club... Cela donne toute latitude pour ficher la population", souligne à l'AFP Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH".
M. Tubiana estime qu'il s'agit aussi d'"une volonté de légaliser de manière détournée un fichier illégalement constitué par le PSG".
En janvier 2014, le club de foot parisien avait été rappelé à l'ordre par la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) pour avoir créé une liste de plus de 2.000 personnes considérées comme ayant un comportement non conforme aux valeurs du club. La Cnil avait repoussé la demande d'autorisation du club de constituer cette liste de supporteurs qu'il souhaitait exclure.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.