Les professionnels de la montagne dressent un bilan mitigé de la
saison de ski 2014/2015 mais relativisent la baisse de fréquentation
globale, mettant en avant les caprices de la neige et le calendrier
scolaire.
Cette saison, la fréquentation des remontées mécaniques
des stations de ski françaises a connu un recul de 3% par rapport à la
précédente, tandis que celle des hébergements a accusé "entre 1% et 2%
de baisse", selon les premiers chiffres recueillis.
"Il s'agit
d'une baisse et ce n'est pas non plus très réjouissant. Mais compte-tenu
du contexte, on ne s'en sort pas si mal. On constate qu'il existe
toujours un désir de montagne et de neige", se réjouit Didier Arino,
directeur du cabinet Protourisme.
Les aléas de la neige, tombée
trop tardivement puis en abondance - empêchant l'accès à certaines
stations -, conjugués à la baisse du pouvoir d'achat et à l'arrivée
tardive des vacances de printemps, sont autant de difficultés avancées
par les professionnels pour justifier cette tendance qui n'a cependant
pas touché tous les massifs.
Car, s'agissant de la fréquentation
des pistes des ski, trois domaines tirent leur épingle du jeu: les
Vosges (+36%), le Massif central (+1%) et le Jura (+1%), selon DSF.
Partout
ailleurs, les chiffres sont à la baisse pour l'ensemble de la saison,
comme en Isère (-1%), Savoie (-3%), Haute-Savoie (-3%), ou dans les
Pyrénées (-4%) et les Alpes du Sud (-7%), où la tendance dépasse celle
de la moyenne hexagonale.
- Ne pas tout miser sur le ski -
Mais les "très grandes" stations, qui ont "moins souffert du
manque de neige en début de saison", s'en sortent avec un chiffre stable
comparé à la moyenne des quatre dernières saisons, tandis que la
fréquentation des "grandes", "moyennes" et "petites" stations de ski
accuse globalement une baisse de 5% en 2014/2015.
"La bonne tenue
du modèle économique des stations et leurs investissements dans la neige
de culture et les travaux de pistes ont permis de rattraper un début de
saison très difficile et de gommer leur exposition à l'aléa
climatique", analyse Laurent Reynaud, délégué général de Domaines
Skiables de France (DSF).
En matière de réservations, le recul
constaté est "de moindre importance" sur l'ensemble des massifs, selon
Protourisme, car même "s'ils ont moins skié, les vacanciers se sont tout
de même rendus dans les stations", explique Didier Arino.
Pour
autant, si les stations des Vosges ont pu constater une hausse des
nuitées, la saison a été difficile dans ce secteur dans celles des
Pyrénées, où "la saison s'est terminée très tôt, avant les vacances de
printemps".
Pour les professionnels, le choix de certaines
stations de ne pas tout miser sur le ski et de diversifier leurs
activités "a pu changer la donne, car l'investissement dans le seul
équipement à neige ne suffit pas".
Ils constatent des écarts entre
les stations d'un même massif en fonction de leur politique et
rappellent l'importance de l'implication des pouvoirs publics, d'une
bonne coordination entre les remontées mécaniques et les hébergeurs, et
d'une bonne campagne de communication.
"Le travail sur le produit,
ça paye ! De vrais écarts se creusent entre les stations qui
développent intelligemment et celles qui privilégient un côté et donc
négligent un autre. C'est la prime à la compétence, à l'anticipation, à
une stratégie de développement et à un positionnement", dit Didier
Arino.
(AFP)
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