mercredi 20 mai 2015

Bordeaux: nouveau stade, nouvelles ambitions

Le Nouveau Stade de Bordeaux (NSB) est inauguré officiellement lundi par le maire Alain Juppé et le sera sportivement le 23 mai contre Montpellier en Ligue 1: il doit permettre aux Girondins de franchir un cap, sur fond toutefois d'un financement controversé.

L'enceinte multifonctions, pouvant accueillir entre 42.000 et 44.500 personnes selon les configurations (foot, rugby, concerts, etc.), sera inaugurée à 19h00.
Sa conception a été confiée au grand cabinet d'architecte suisse Herzog et De Meuron, à l'origine de l'Allianz Arena du Bayern Munich (2005), qui se caractérise par une forme de "pneu", puis du "Nid d'oiseau", le Stade olympique de Pékin construit pour les JO-2008.
A Bordeaux, ces architectes ont été encore plus loin dans l'ajourement: une véritable forêt d'un millier de poteaux d'acier, mesurant de 33 à 37 m (la hauteur du stade), soutient et entoure la structure.
Cette impression de forêt blanche, aérée, est délibérément prolongée à l'extérieur par un vaste parvis, planté de pins de la forêt des Landes de Gascogne, par lequel les spectateurs arriveront directement en tramway, par une ligne reliée à la gare.
A la fois léger et resserré, à l'anglaise, garantie d'un effet "chaudron" et d'une proximité du terrain, le NSB est situé dans le quartier du Lac de Bordeaux. Il est assez unique de par ses lignes et sa conception privilégiant l'acier à plus de 85% (plus de 12.000 tonnes soit près de deux fois la Tour Eiffel).
L'acier, soutiennent les concepteurs-constructeurs, permet d'en faire "le moins cher de tous les (nouveaux grands) stades de France et même moins cher que certaines rénovations de stades existants" en vue de l'Euro-2016 de football. La ville avait décidé sa construction pour pouvoir accueillir quatre matches de groupes et un quart de finale de cette compétition de prestige. A noter que s'y dérouleront aussi les demi-finales du Top 14 de rugby, les 5 et 6 juin.
"On est à 4.000 euros du siège", se félicite le président des Girondins de Bordeaux Jean-Louis Triaud, évoquant "un stade beau, pratique et pas cher".
D'un coût total estimé à 183 millions d'euros (HT), il a été financé par un partenariat public-privé (PPP) dont l'Etat, la mairie, les collectivités (à l'exception du département de la Gironde) et les Girondins. Après une mise au pot initiale de 20 millions d'euros et un emprunt, les pensionnaires de L1 paieront un loyer de 3,85 millions d'euros par an pendant 30 ans --contre plus de 900.000 actuellement--, dont la municipalité est caution que leur actionnaire majoritaire reste ou non M6.
Certains, comme le dirigeant de l'opposition municipale socialiste Matthieu Rouveyre ont contesté en justice le PPP signé entre Bordeaux et les groupes Vinci et Fayat, avant d'être finalement débouté en appel par la justice administrative. Ce PPP, avec les frais d'exploitation, pourrait faire grimper jusqu'à plus de 300 millions d'euros l'ardoise du stade.
La ville a toutefois, grâce à une initiative du PS, réussi tout récemment à économiser 72 millions d'euros sur 30 ans grâce à la baisse des taux d'emprunts.
Du côté des Girondins, on se réjouit du déménagement: "On quitte une vieille baraque (ndlr: le stade Lescure/Chaban-Delmas vieux de 77 ans) pour une super-maison contemporaine avec plein de facilités", souligne Jean-Louis Triaud qui espère ainsi "doubler son chiffre d'affaires avec le nouveau stade (9 millions d'euros espérés), ce qui réduirait les pertes auxquelles le groupe M6 fait face tous les ans".
De 1.300 partenaires à "Chaban", les Girondins vont passer à 3.000 partenaires payants dès la saison prochaine grâce à l'attrait de cette nouvelle enceinte qui, au niveau du terrain, sera dotée d'une pelouse hybride.
Reste la question du nom: la société gestionnaire SBA (groupe Vinci) n'a pas encore trouvé de partenaire prêt à donner son nom et son image au stade (droit d'entrée fixé autour de 3,9 millions d'euros par an). "On y travaille et nous avons des contacts avec deux sociétés françaises et des groupes internationaux", indique Dominique Fondacci, directeur général de SBA.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.