Des associations de supporters et la Ligue des droits de l'Homme ont
demandé mardi au Conseil d'Etat de suspendre l'exécution d'un arrêté
créant un fichier de supporteurs de sport en région parisienne, en particulier ceux du PSG.
Le
fichier "STADE", créé par un arrêté du ministère de l'Intérieur du 15
avril, a pour objectif de "prévenir les troubles à l'ordre public, les
atteintes à la sécurité des personnes et des biens ainsi que les
infractions" susceptibles d'être commises à l'occasion de manifestations
sportives à Paris et en petite couronne parisienne et lors des matchs
du PSG en France et à l'étranger.
Il compile de nombreuses
informations sur les supporters: état civil, profession, signes
physiques particuliers, activités publiques, comportement et
déplacements, blog et réseaux sociaux, immatriculation des véhicules,
ainsi que les identités de "personnes entretenant ou ayant entretenu des
relations directes et non fortuites avec l'intéressé".
Une liste
"très longue", a fait valoir Me Pierre Barthelemy, avocat des
requérants, qui a souligné un "grave danger de collecte de données de
manière intrusive et excessive, sans garde-fous".
Ses clients,
l'Association de défense et d'assistance juridique des intérêts des
supporters (Adajis), la Ligue des droits de l'Homme, l'association
stéphanoise Lutte pour un football populaire et l'Association nationale
de supporters, veulent que le Conseil d'Etat suspende l'exécution de cet
arrêté jusqu'à ce que le juge se prononce au fond.
"On ne
comprend pas exactement où va commencer ce fichage et où il va
s'arrêter" s'est inquiété Nicolas Tourier, de l'association Lutte pour
un football populaire. Les informations collectées sont conservées 5 ans
pour les adultes, 3 ans pour les mineurs, et peuvent être transmises
aux clubs et fédérations sportives.
Pour les opposants, la
définition de "supporter" est trop large et la création de ce fichier
permet surtout la régularisation d'un autre, plus ancien et illégal,
constitué par le PSG.
L'association la Voix de l'enfant est
également intervenue pour contester le fichage des mineurs de plus de 13
ans, prévu par l'arrêté.
Les représentants du ministère de
l'Intérieur et de la préfecture de police de Paris ont expliqué qu'il ne
s'agissait pas de faire un fichage de tous les supporters mais de ceux
susceptibles de troubler l'ordre public. Ils ont précisé que le suivi
des groupes sur les réseaux sociaux permettait d'anticiper d'éventuels
débordements en marge de manifestations sportives.
(AFP)
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