Une cinquantaine de personnes ont été interpellées mardi par la
police, qui a mis au jour un nouveau scandale de matches de football
truqués en Italie, touchant les 3e et 4e divisions, annoncent les médias
italiens.
Selon les premiers éléments, une trentaine de clubs de
Lega Pro (3e div.) et de Serie D (4e div.) sont impliqués dans cet
énième scandale de "calcioscommesse", en lien avec la Ndrangheta, la
mafia calabraise.
Mardi, sur ordre du parquet de Catanzaro (sud)
et de l'Anti-mafia, une vaste opération de police, baptisée "Dirty
Soccer" (football sale), a débuté à l'aube.
Des présidents, des dirigeants et des joueurs de ces équipes, situées dans dix régions italiennes, tant au nord qu'au sud de la Botte, ont été arrêtés.
Il
y a plusieurs mois, le parquet de Catanzaro avait ouvert une enquête
pour "association de malfaiteurs" et "fraude sportive, en lien avec une
entreprise mafieuse".
En tout, quelque 80 personnes sont mises en
cause et les matches truqués, comptant pour la saison en cours, se
comptent par dizaines.
L'enquête est partie des écoutes
téléphoniques de Pietro Iannazzo, un des chefs de la Ndrangheta de
Lamezia Terme (sud), considérée par les enquêteurs comme un clan
"d'élite de la mafia entrepreneuriale".
Le procureur de Catanzaro,
Vincenzo Lombardo, a évoqué lors d'une conférence de presse des
ramifications vers l'étranger, Serbie, Slovénie, Malte et Albanie.
Il
a également mentionné l'implication des clubs de Pro Patria (3e div.)
et Neapolis Mugnano (4e div.). Le préfet de Catanzaro, Giuseppe Racca, a
assuré que le président de Neapolis, Mario Moxedano, était "très connu
du milieu".
Pro Patria avait déjà défrayé la chronique : il s'agit
du club de Busto Arsizio, dont quelques tifosi avaient adressé des
insultes racistes au Ghanéen Kevin-Prince Boateng en janvier 2013, quand
il jouait à l'AC Milan.
Dernier scandale majeur à avoir
éclaboussé le football italien, en juin 2011, le "Calcioscommesse" n'est
toujours pas résolu. Il fait suite à deux autres affaires
retentissantes, le "Totonero" en 1980 et le "Calciopoli" en 2006. A
chaque fois, ces affaires mettent en évidence un lien entre football,
argent sale et crime organisé.
Le "Calcioscommesse" a été organisé
par des parieurs qui influent surtout sur des petits faits de jeu, le
nombre de buts marqués ou le premier but, plus difficiles à détecter par
la police que l'achat pur et simple de la victoire ou du match nul.
Ce scandale concerne surtout des matches de divisions inférieures, mais éclabousse également la première division (Serie A).
Le
scandale "Totonero" concernait déjà les paris et avait coûté une
rétrogradation à l'AC Milan et deux ans de suspension à l'attaquant de
l'équipe nationale, Paolo Rossi.
En 2006, le plus grand club du
pays, la Juventus Turin, se choisissait des arbitres complaisants dans
l'affaire dite du "Calciopoli", et avait elle aussi été reléguée en
Serie B (2e div.).
(AFP)
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