Le Nouveau Stade de Bordeaux (NSB) a été inauguré officiellement lundi
par le maire Alain Juppé et le sera sportivement le 23 mai contre
Montpellier en Ligue 1: il doit permettre aux Girondins de franchir un
cap, sur fond toutefois d'un financement controversé.
Enceinte
multifonctions, pouvant accueillir entre 42.000 et 44.500 personnes
selon les configurations (foot, rugby, concerts, etc.), la conception du
NSB a été confiée au grand cabinet d'architecte suisse Herzog et De
Meuron, à l'origine de l'Allianz Arena du Bayern Munich (2005), qui se
caractérise par une forme de "pneu", puis du "Nid d'oiseau", le Stade
olympique de Pékin construit pour les JO-2008.
A Bordeaux, ces
architectes ont été encore plus loin dans l'ajourement: une véritable
forêt d'un millier de poteaux d'acier, mesurant de 33 à 37 m (la hauteur
du stade), soutient et entoure la structure.
Cette impression de
forêt blanche, aérée, est délibérément prolongée à l'extérieur par un
vaste parvis, planté de pins de la forêt des Landes de Gascogne, par
lequel les spectateurs arriveront directement en tramway, par une ligne
reliée à la gare.
A la fois léger et resserré, à l'anglaise, garantie d'un effet "chaudron"
et
d'une proximité du terrain, le NSB est situé dans le quartier du Lac de
Bordeaux. Il est assez unique de par ses lignes et sa conception
privilégiant l'acier à plus de 85% (plus de 12.000 tonnes soit près de
deux fois la Tour Eiffel).
L'acier, soutiennent les concepteurs-constructeurs, permet d'en faire
"le moins cher de tous les (nouveaux grands) stades de France et même
moins cher que certaines rénovations de stades existants" en vue de
l'Euro-2016 de football. La ville avait décidé sa construction pour
pouvoir accueillir quatre matches de groupes et un quart de finale de
cette compétition de prestige. A noter que s'y dérouleront aussi les
demi-finales du Top 14 de rugby, les 5 et
6 juin.
"On est à
4.000 euros du siège", se félicite le président des Girondins de
Bordeaux Jean-Louis Triaud, évoquant "un stade beau, pratique et pas
cher".
D'un coût total estimé à 183 millions d'euros (HT), il a
été financé par un partenariat public-privé (PPP) dont l'Etat, la
mairie, les collectivités (à l'exception du département de la Gironde)
et les Girondins. Après une mise au pot initiale de 20 millions d'euros
et un emprunt, les pensionnaires de L1 paieront un loyer de 3,85
millions d'euros par an pendant 30 ans --contre plus de 900.000
actuellement--, dont la municipalité est caution que leur actionnaire
majoritaire reste ou non M6.
Certains, comme le dirigeant de
l'opposition municipale socialiste Matthieu Rouveyre ont contesté en
justice le PPP signé entre Bordeaux et les groupes Vinci et Fayat, avant
d'être finalement débouté en appel par la justice administrative. Ce
PPP, avec les frais d'exploitation, pourrait faire grimper jusqu'à plus
de 300 millions d'euros l'ardoise du stade.
La ville a toutefois,
grâce à une initiative du PS, réussi tout récemment à économiser 72
millions d'euros sur 30 ans grâce à la baisse des taux d'emprunts.
Du côté des Girondins, on se réjouit du déménagement: "On quitte une
vieille baraque (ndlr: le stade Lescure/Chaban-Delmas vieux de 77 ans)
pour une super-maison contemporaine avec plein de facilités", souligne
Jean-Louis Triaud qui espère ainsi "doubler son chiffre d'affaires avec
le nouveau stade
(9 millions d'euros espérés), ce qui réduirait les pertes auxquelles le groupe
M6 fait face tous les ans".
De 1.300 partenaires à "Chaban", les Girondins vont passer à 3.000
partenaires payants dès la saison prochaine grâce à l'attrait de cette
nouvelle enceinte qui, au niveau du terrain, sera dotée d'une pelouse
hybride.
Reste la question du nom: la société gestionnaire SBA
(groupe Vinci) n'a pas encore trouvé de partenaire prêt à donner son nom
et son image au stade (droit d'entrée fixé autour de 3,9 millions
d'euros par an). "On y travaille et nous avons des contacts avec deux
sociétés françaises et des groupes internationaux", indique Dominique
Fondacci, directeur général de SBA.
(AFP)
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