Désignée en janvier à la surprise générale pour défendre les chances
américaines à l'organisation des JO-2024 d'été, Boston peine à susciter
l'adhésion de la population à son projet, au point d'inquiéter les
dirigeants du Comité olympique américain (Usoc).
C'est un pavé
dans la marre qu'a lancé Angela Ruggiero, lundi lors d'une séance du
conseil municipal de Boston consacrée à la candidature olympique.
"Il
n'y a aucune garantie que Boston soit désignée ville candidate en
septembre", a lâché l'ancienne joueuse de hockey sur glace, championne
olympique en 1998 et membre du comité exécutif de l'Usoc et membre du
CIO.
"L'Usoc est en train d'examiner attentivement la situation
pour être sûr que Boston est la ville qu'il faut pour défendre nos
chances avec succès", a-t-elle poursuivi.
La raison de cette
défiance de l'Usoc, moins de quatre mois après avoir préféré Boston,
ville sans passé olympique ou même sportif international, à Washington,
Los Angeles et San Francisco? L'enthousiasme très réduit, voire
l'hostilité, des habitants.
"Pour gagner, Boston doit parler d'une
même voix, l'opinion publique doit faire part de son enthousiasme", a
insisté Angela Ruggiero, tout en assurant le comité de candidature
Boston-2024 "du soutien fort de l'Usoc".
Selon un sondage commandé
par l'institut MassINC, en avril, 50% des habitants de Boston
interrogés étaient opposés à la candidature de leur ville contre 40%
d'opinions favorables.
Cette opposition marque un léger recul,
après une progression constante de janvier à mars (33% en janvier, 46%
en février et 52% en mars).
Mais ce qui reste constant dans ces
sondages, c'est l'inquiétude de la population à propos du coût du projet
qui dépassera, selon les habitants, les estimations fournies par
Boston-2024.
Le projet olympique de la métropole du Massachussets, réputée
pour ses universités et laboratoires de recherches de renommée mondiale,
se veut pourtant peu dispendieux (4,7 milliards de dollars, 4,2 mds
euros) et en adéquation avec l'Agenda-2020 du CIO avec une candidature à
taille humaine et utilisant des infrastructures existantes ou
temporaires.
Il y a urgence pour l'Usoc: le Comité internationale
olympique (CIO) a donné jusqu'au 15 septembre aux comités olympiques
nationaux pour faire acte de candidature.
L'enjeu est de taille
pour les États-Unis qui n'ont plus organisé les JO d'été depuis 1996
(Atlanta) et qui restent sur deux échecs cuisants avec New York et
Chicago en 2012 (contre Londres) et 2016 (contre Rio).
La concurrence est rude avec Hambourg et Rome, officiellement déclarées, Paris sur le point de le faire et peut-être Budapest.
Ce
n'est pas la première fois que le projet olympique de Boston suscite le
scepticisme: le mois dernier, la presse américaine rapportait que
l'Usoc aurait contacté Los Angeles et San Francisco si elles étaient
prêtes à relancer leur candidature.
Avant même la mise en garde
d'Angela Ruggiero, Boston-2024 avait décidé de remanier sa direction:
John Fish, patron d'une entreprise de BTP, va céder la direction des
opérations à Stephen Pagliuca, l'un des co-propriétaires de l'équipe de
basket-ball des Boston Celtics.
Il sera conseillé par Larry Lucchino, le président de l'équipe de base-ball des Boston Red Sox.
Le sport professionnel pour faire triompher le rêve olympique américain?
"On
avance, je ne peux dire avec confiance, mais on avance (...) On va voir
ce qui va se passer, la route est encore longue", a résumé le maire de
Boston, Martin J. Walsh.
(AFP)
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