jeudi 7 mai 2015

Pro D2 - Dax dit sportivement adieu au monde professionnel

Bastion historique du rugby français, l'US Dax, défait 47-20 dimanche sur le terrain de Narbonne, son principal concurrent pour le maintien, est condamnée --du moins sportivement-- à quitter les trente meilleurs clubs français.

La 29e journée de Pro D2 disputée le week-end dernier a mis en émoi le rugby landais : alors que le Stade Montois (2e) s'est assuré de jouer une demi-finale d'accession sur son terrain de Guy-Boniface, son rival dacquois (15e) est finalement tombé en Fédérale 1, une première dans l'histoire du club créé en 1904.
Avant la dernière journée, Dax, qui ne s'est plus imposé à l'extérieur depuis janvier 2012, compte sept points de retard sur Narbonne (14e) et se trouve même à la merci de Massy, lanterne rouge distancée de 2 points.
Conserver la 15e place est son ultime objectif avant le dernier match dimanche contre Biarritz, dans son stade Maurice-Boyau, car ce classement pourrait permettre un repêchage en cas de relégation administrative d'une équipe de Pro D2 ou d'une éventuelle fusion des deux clubs basques, Bayonne et Biarritz, sur fond de rumeurs renaissantes, après l'échec retentissant de la tentative de l'an dernier.

- Cinq finales, cinq défaites - Treize ans après avoir quitté pour la première fois de son histoire l'élite du rugby et découvert la Pro D2, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour le club rouge et blanc, un des trois piliers de la ville de Dax avec le thermalisme et sa célèbre feria des mois d'août et septembre.
A l'instar du CA Brive, l'USD fait partie de ces clubs historiques au regret éternel de n'avoir jamais ramené le Bouclier de Brennus, malgré cinq finales de Championnat de France disputées en 1956, 1961, 1963 (contre le voisin montois), 1966 et 1973. Vainqueurs à cinq reprises du Challenge Yves-du-Manoir, entre 1957 et 1982, le dernier fait d'armes des rouge et blanc remonte à 2007, quand l'équipe entraînée par Marc Lièvremont avait remporté sa finale d'accession et retrouvé le Top 14 pour deux saisons.
Dax conserve aussi l'image d'un club grand pourvoyeur de joueurs internationaux. D'Abel Guichemerre et Bernard Lavigne, en Angleterre en 1920, à Matthieu Lièvremont lors de la tournée 2008, ils sont au total 39 à avoir revêtu le maillot du XV de France alors qu'ils étaient Dacquois.

- 'Mister drop' - Le plus illustre, Pierre Albaladejo, "Mister Drop", sélectionné à 30 reprises, devenu consultant après sa carrière, qui vit s'épanouir sur les terrains les Claude Dourthe, Jean-Pierre Bastiat et Laurent Rodriguez.
La décennie 1990 a été témoin des dernières belles heures de l'US Dax au plus haut niveau. Son passé et ses résultats lui permettent alors de recruter encore les jeunes joueurs les plus prometteurs, comme Fabien Pelous et Olivier Magne, arrivés sur les bords de l'Adour pour jouer aux côtés de talents locaux tels que Raphaël Ibanez et Richard Dourthe.
Le début du déclin s'est produit avec l'avènement du professionnalisme et les hausses de budget considérables observées chez les adversaires. L'USD, représentante de la plus petite ville engagée cette saison en Pro D2, n'a pas pu suivre cette course à l'armement, avec un budget de 4,7 millions d'euros (en baisse de 900.000 euros par rapport à 2013-2014) qui n'a pu être équilibré qu'au cours des dernières semaines grâce au soutien d'une dizaine de dirigeants et partenaires.
Les moyens dont disposera le club en Fédérale 1 la saison prochaine restent à définir. Présidé depuis peu par Jean-Christophe Goussebaire, il a l'intention de faire sa mue, en confiant sa direction sportive à Jérôme Daret, homme à tout faire depuis des années, qui devrait s'adjoindre deux nouveaux entraîneurs dans les prochains jours pour --pourquoi pas-- viser la remontée directe en 2016.

(AFP)

1 commentaire:

  1. C'est vraiment dommage pour Dax.
    J'ai cru voir passer dans ma salle de sport la teste de buch l'un des joueurs de l'équipe il me semble.

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.