Quelque 400 personnes se sont rassemblées vendredi à l'hippodrome de
Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) pour protester contre un projet de
construction de 6.000 logements sur le champ de course.
"L'hippodrome
c'est, avec le Domaine national, l'identité de la commune. Je ne
souhaite pas que l'on touche à cette identité", a expliqué à la tribune
Eric Berdoati, le maire UMP de Saint-Cloud. "6.000 logements, ça
représente la moitié de la ville, ça n'a pas de sens", a-t-il ajouté.
En
cause: un document de travail remis au ministère du Logement par un
comité d'experts dans le cadre du plan de mobilisation pour le logement
en Ile-de-France, et du Grand Paris.
L'hippodrome, classé depuis
1998 et protégé par un plan local d'urbanisme qui empêche en théorie les
constructions, s'étale sur 68 hectares entre les communes de
Rueil-Malmaison et Saint-Cloud, à laquelle il est rattaché. Il est l'un
des deux "poumons verts" de la ville, avec le Domaine national (460 ha),
rappelle M. Berdoati.
Une pétition ouverte début mars, adressée à
Matignon et à la ministre du Logement Sylvia Pinel, a récolté plus de
18.000 signatures des habitants de Saint-Cloud, mais aussi des communes
voisines de Garches, Suresnes et Rueil-Malmaison, également mobilisées.
"On
veut nous imposer un furoncle, avec l'arrivée de 30.000 personnes au
bas mot qu'on ne pourra jamais absorber", peste Alain Petiet, galeriste à
Garches. "En fait, on cherche juste à emmerder le bourgeois".
Bertrand
Bélinguier, le président de France Galop, la société organisatrice des
courses de plat et d'obstacles, a rappelé son souhait de "ne céder aucun
de ses sites, y compris l'hippodrome de Saint-Cloud, connu dans le
monde entier" et "qui fait vivre une centaine d'employés".
Mi-avril,
Manuel Valls avait annoncé que le choix des sites retenus pour de
grandes opérations de construction de logements en Ile-de-France
interviendrait en septembre, afin de laisser le temps à la
"concertation" avec les élus locaux.
Pour résorber la crise du
logement dans la région capitale, le gouvernement envisage d'utiliser
l'outil d'une Opération d'intérêt national (OIN) multi-sites, ce qui a
suscité de vives inquiétudes chez les élus redoutant un
interventionnisme trop fort de l'Etat.
Sollicité par l'AFP, le
ministère du logement n'a pas donné suite, mais avait rappelé récemment
que ce projet n'avait fait l'objet d'"aucune validation politique".
28
jours de course se tiennent chaque année à Saint-Cloud devant quelque
40.000 téléspectateurs au total, pour plus de 300 millions d'euros de
paris hippiques.
(AFP)
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