Entre Bayonne qui joue sa survie samedi en Top 14 et Biarritz qui n'a
plus le droit à l'erreur dimanche en Pro D2, le Pays Basque tremble
pour son rugby sur fond de rumeurs de fusion de retour au premier plan.
On
a connu approche de fin de saison plus tranquille même si on est
habitué dans ce coin de France à vivre dans l'excès les sempiternelles
querelles de clochers ou les revirements des présidents de clubs.
On
ne pensait pas que le dossier d'un rapprochement entre ces deux
ennemis, évoqué ouvertement fin 2013 à l'époque d'Alain Afflelou,
président argentier de Bayonne et ouvert aux discussions, puis refermé
dans la foulée, ne reviendrait polluer ces derniers jours l'avenir de
l'Aviron et du BO, confrontés chacun à des calculs d'apothicaires pour
sauver ce qui peut encore l'être.
"La fusion, c'est de la pure et
simple science-fiction", s'est insurgé le président bayonnais Manu
Mérin, qui s'est invité mercredi en conférence de presse en déplorant
"une tentative de déstabilisation".
Reste que la rumeur d'une
réunion secrète mardi dernier à Paris en présence de représentants des
deux clubs, confortée le lendemain par un communiqué commun évoquant
"une réflexion sur une union des forces vives du rugby au Pays Basque
(qui) pourrait vraisemblablement permettre de renforcer la pérennité du
rugby professionnel sur la région", a fait son chemin. En particulier
entre les quatre malheureux kilomètres séparant les stades Jean-Dauger
et Aguilera.
Son homologue biarrot Serge Blanco, par ailleurs
occupé à trouver un nouveau sélectionneur pour les Bleus, a réuni ses
joueurs mercredi en leur disant "de ne pas en tenir compte. Il n'y aura
pas de fusion".
- Problème de trésorerie -
Intox ou sincérité si près du clap de fin ? L'avenir dira si
c'était du vent ou si tout est déjà ficelé comme certains l'affirment en
coulisses et comme beaucoup de supporteurs des deux clubs viscéralement
attachés à leurs couleurs le redoutent.
Niveau terrain, les
joueurs des deux camps ont claironné ne pas être perturbés, les enjeux
se suffisant à eux-mêmes. Comme il en a pris l'habitude ces dernières
saisons, Bayonne, 13e du Top 14, est en mauvaise posture à trois
journées du terme mais a l'avantage, malgré un calendrier délicat --
déplacements à Montpellier puis à Bordeaux avant la réception de La
Rochelle -- de maîtriser ce genre de situations.
"Se dire que
notre expérience suffira pour se maintenir serait la pire des erreurs",
prévient toutefois le troisième ligne bayonnais Jean-Jo Marmouyet.
Une relégation de Bayonne serait vécue comme un nouveau tremblement de terre, un an après celle du BO.
Biarritz,
justement, 6e pour l'heure de Pro D2, est condamné à gagner à Dax, déjà
en Fédérale, mais sera aussi dans l'attente, faute d'avoir son destin
en mains, des performances de Perpignan à Agen et d'Albi contre Pau pour
décrocher sa place en demi-finales d'accession en cas de succès.
"On
sait qu'il y a un ou deux scénarios qui ne nous sont pas favorables
même si on s'impose. Mais on ne va pas se casser la tête avec tous les
calculs", note l'entraîneur des arrières Pierre Chadebech.
Une
absence des rouge et blanc de ce dernier carré, eux qui ont débauché en
début de saison l'ancien sélectionneur irlandais Eddie O'Sullivan et qui
possédaient le plus gros budget de la division (11,07 millions d'euros)
à égalité avec Perpignan, poserait question.
Surtout que
l'avenir est loin d'être radieux niveau trésorerie: les salaires de mars
des joueurs ont été versés en deux fois en avril tandis que nombre
d'entre eux ont sollicité leurs agents pour trouver un nouveau point de
chute.
(AFP)
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