mercredi 20 mai 2015

Top 14/Pro D2 - Le président de Bayonne met fin au projet de fusion avec Biarritz

Le président du club de rugby de Bayonne (Top 14), Manu Mérin, a mis lundi un terme au projet très contesté de fusion avec le club de Biarritz (Pro D2), assurant ému lors d'une conférence de presse "qu'il y aurait deux entités professionnelles la saison prochaine".

La deuxième tentative, après une ébauche mort-née fin 2013, n'a donc pas été la bonne. Serpent de mer, les discussions autour de la fusion entre l'Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique, rivaux historiques, avaient repris au Pays basque ces dernières semaines, en secret et en comité restreint.
Un tel rapprochement était souhaité par le monde économique et par des décideurs rêvant à une entité basque unique et forte, alors que les deux clubs font face à des difficultés financières après le désengagement de leurs soutiens majeurs (Serge Kampf et Cap Gemini au BO ; Alain Afflelou, qui a vendu ses parts de Bayonne fin avril). Un voeu finalement pieux.
Le sujet avait ressurgi un an et demi après une première tentative envisagée ouvertement à l'époque par Alain Afflelou, alors président et argentier de Bayonne, mais rapidement stoppée en raison des soucis financiers de Biarritz, rédhibitoires à ses yeux.
La fronde populaire bayonnaise, matérialisée par un rassemblement des supporteurs de l'Aviron mercredi dernier devant le siège de leur club, en bord de Nive, avec une tension palpable, avait alerté sur les difficultés locales à s'unir.
Les démentis des uns et des autres -- "c'est de la pure et simple science-fiction" (Mérin) -- avaient entretenu le flou, ainsi qu'un communiqué commun des deux clubs la semaine dernière, évoquant "une réflexion sur une union des forces vives du rugby au Pays basque (qui) pourrait vraisemblablement permettre de renforcer la pérennité du rugby professionnel sur la région". Ces positions avaient également semé le trouble, pour ne pas dire plus, chez les plus fidèles supporteurs.
Les banderoles hostiles à la fusion, déployées samedi dans les tribunes du stade Chaban-Delmas de Bordeaux lors du dernier déplacement de l'Aviron (défaite 38-20), ainsi que des menaces visant ouvertement le président Mérin et sa famille, ont donc fini par produire leur effet.
"Devant tant de violence, pour protéger ma famille, les salariés, j'ai décidé d'arrêter les discussions. Il m'a(vait) semblé judicieux d'avoir une réflexion avec Biarritz. Aujourd'hui, je préfère qu'on arrête devant le tapage", a déclaré, en larmes, Mérin pour justifier cette décision.
Les mariés n'étaient pas prêts, leurs témoins non plus et les dots n'étaient guère attractives, semble-t-il, pour aller plus loin. Dès lors, Mérin a pris les devants en confirmant "qu'il y aurait deux entités professionnelles (le BO et l'Aviron) la saison prochaine".
A condition toutefois que le trou financier annoncé du côté d'Aguiléra n'emporte pas vers les divisions fédérales le club de Serge Blanco, qui a raté la qualification pour la phase d'accession en Top 14 lors de la dernière journée de Pro D2.
Déjà en difficultés financières l'an dernier, et face au refus de son mécène historique Serge Kampf de remettre au pot, le BO aux cinq titres de champion de France (le dernier en 2006) semble en grand danger quant à sa pérennité dans le monde professionnel, à quelques semaines de son passage devant la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG).
Pour Bayonne, relégable (13e du Top 14) et qui n'a pas son destin en mains, la préoccupation est tout autre. Son avenir se jouera samedi lors de la réception de La Rochelle à l'occasion de la dernière journée.
Pour mettre toutes les chances de son côté, l'ensemble des joueurs et du staff a décidé de partir s'isoler en stage dès mardi pendant trois jours à Capbreton (Landes). "Et ne venez pas nous faire ch... là-bas !", a conclu Mérin.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.