mardi 2 juin 2015

A contre-courant des anti-corrida, 1ère corrida à Gamarde

Avec un pied-de-nez aux anti-corrida, la bourgade landaise de Gamarde-les-Bains, à 17 km à l'est de Dax, a connu samedi soir sa première corrida, à l'initiative du maire et d'un groupe d'aficionados constitués en club taurin.

Dans des arènes spécialement rénovées et couvertes, n'ayant connu jusque-là que des courses landaises -- tradition régionale gasconne qui consiste pour les coursayres à éviter la charge d'une vache -- cette première corrida a été un succès populaire, puisque les 2.600 places disponibles ont toutes été vendues, le paséo étant même retardé d'un quart d'heure à cause de l'affluence.
L'un des attraits de cette corrida était l'alternative comme torero du novillero (apprenti-matador) portugais Manuel Dias Gomes, âgé de 24 ans, petit-fils d'un célèbre éleveur et fils d'un chef de file du groupe des forcados de Lisbonne (corrida portugaise, sans mise à mort). Il a gâché avec l'épée une faena appliquée face à son premier taureau et a fait un tour de piste à l'issue de son deuxième et dernier combat.
Le triomphateur de la soirée a été le matador landais Thomas Dufau, qui a coupé une oreille à chacun de ses deux adversaires grâce à son aisance et sa dextérité avec l'épée, quittant les arènes porté en triomphe.
Le troisième matador à l'affiche, l'Arlésien Juan Leal a été en manque de réussite et n'a pu briller face à deux taureaux trop faibles. D'une manière générale, le manque de présentation et la faiblesse des taureaux de l'élevage andalou de Benjumea -- deuxième fer de l'élevage de Nunez del Cuvillo -- ont ôté beaucoup d'émotion à la plupart des combats.
Des militants anti-corrida, essentiellement de l'association Animal Cross, ont manifesté, sans incident, à l'entrée de la bourgade de 1.200 habitants.
Gamarde est ainsi une nouvelle arène du Sud-Ouest conquise cette année par la tauromachie, après celle de Pontonx-sur-l'Adour, inaugurée le 1er mars dernier par un festival auquel participèrent les toreros espagnols Pepe Luis Vazquez, Juan Mora, El Fundi, le Français Juan Leal, ainsi que les novilleros français Louis Husson et colombien Andres Manrique.
Une évolution à contre-courant du développement du mouvement anti-corrida en France et surtout en Espagne, où la corrida connaît une importante désaffection populaire et a même été interdite à Barcelone par la municipalité dirigée jusqu'aux récentes élections municipales par les indépendantistes catalans, qui ont été devancés le 24 mai par la gauche radicale issue du mouvement des "Indignés", né en 2011 en dénonciation de la politique d'austérité et de la corruption.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.