Aide accrue aux pays en voie de développement, lutte continue contre
le dopage: l'ex-tsar de la perche Sergueï Bubka, candidat à la
présidence de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) face au
Britannique Sebastian Coe, propose sa "Vision-2025" pour "une révision
profonde" de l'IAAF.
Q: Quel est votre sentiment, à moins de trois mois de l'élection à
la présidence de l'IAAF pour succéder au Sénégalais Lamine Diack, en
août à Pékin?
R: "Je suis confiant, car l'athlétisme c'est ma vie,
et je veux rendre ce que ce sport m'a donné. Je présente ma vision, et
les retours que j'ai de mes collègues au sein des fédérations nationales
sont très positifs. Mon programme est réaliste, c'est ce dont nous
avons besoin pour l'athlétisme. Je considère que le président doit servir l'athlétisme. Je propose la +Vision 2025+, semblable à l'Agenda 2020 du président du CIO, Thomas Bach. Je veux que tous les membres de l'IAAF,
fédérations, partenaires, y compris financiers, apportent leurs idées, à
travers des groupes de travail. Nous les présenterons lors d'un congrès
où nous déciderons et approuverons ensemble des recommandations pour
l'avenir de l'athlétisme".
Q: Vous avez entre autres le soutien de l'Afrique, qui avez-vous encore à convaincre?
R:
"La majorité des fédérations sont celles de pays en voie de
développement et elles ont vraiment besoin de l'aide de l'IAAF pour
renforcer leurs structures. Nous devons leur accorder plus d'aide
financière et revoir nos programmes d'aides en fonction de leurs besoins
particuliers. Nous n'avons pas le choix: pour avoir une IAAF forte, il
faut des fédérations fortes. Je dois continuer ma campagne, et si je
suis élu, je serai un président à temps plein, je me consacrerai 24 heures sur 24 à l'athlétisme".
Q: Quelle est la principale différence dans votre programme avec celui de Sebastian Coe?
R:
"Ce n'est pas à moi de comparer. Nous sommes collègues, amis. Nous
travaillons ensemble au sein de la même famille. Je veux me concentrer
sur ma propre vision, mes idées. Je dois proposer un programme pour
qu'il puisse être appliqué et pas seulement pour remporter la campagne".
Q: Comme la Fifa, l'IAAF a été touchée par des scandales de
dopage et des soupçons de corruption, faut-il, comme à la Fifa, réformer
aussi le statut du président de l'IAAF?
R:
"C'est un point essentiel et je l'ai déjà dit. C'est pour cela que je
propose ce programme +Vision 2025+. Ce que mes collègues décideront, le président devra l'accepter. Cela doit se faire dans la transparence".
Q: Concernant le dopage, pensez-vous que l'IAAF en fait assez?
R:
"Le dopage, on le connaît, ce n'est pas nouveau. C'est le plus grand
danger du XXIe siècle, on continuera à le dire. Nous avons déjà eu
beaucoup de succès dans la lutte antidopage. D'un côté il n'est pas
agréable de voir des cas positifs, mais de l'autre nous sommes plus
forts, nous menons une vraie bataille. Nous essayons de ramener les
tricheurs vers le droit chemin et de protéger les athlètes intègres.
Mais la société est ainsi, on doit constamment faire face à des gens qui
enfreignent les règles. Nous nous devons d'être efficaces et d'obtenir
de meilleurs résultats pour minimiser ce phénomène. Nous n'arrêterons
jamais ce combat, il n'y aura aucune excuse pour quiconque. Le coupable
doit être puni".
Q: Etes-vous favorable, comme le demandent certains, à une suspension à vie?
R:
"Je ne suis pas contre. Mais je me souviens que depuis la création en
1999 de l'Agence mondiale antidopage (AMA), beaucoup de choses ont été
demandées. Or sur le plan juridique, il faut tenir compte de beaucoup de
questions et il faut aussi prendre en considération les droits de
l'Homme. Nous devons aller de l'avant et adresser un message fort en
disant: les tricheurs n'auront plus aucune place ou position à
l'intérieur de notre mouvement".
Q: Et que pensez-vous du sprinteur américain Justin Gatlin, de
retour d'une suspension de 4 ans et qui court encore plus vite qu'avant
sa suspension?
R: "Nous avons un règlement. Il est de retour et il continue sa carrière".
(AFP)
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