vendredi 12 juin 2015

Jeux européens - Masseglia: "Personne ne sait quel sera l'avenir de ces Jeux"

Denis Masseglia, président du Comité olympique français (CNOSF), n'a aucune idée de ce que "sera l'avenir" des Jeux européens, dont la première édition se tient du 12 au 28 juin à Bakou.

Question: Pourquoi ces Jeux?
Réponse: "L'Europe était le seul continent à ne pas avoir de Jeux continentaux. Il y a d'abord eu des discussions sur: faut-il jumeler les Jeux avec les championnats d'Europe au même endroit au même moment? Ou faire des Jeux avec une identité propre? Il y a beaucoup de Jeux et les Jeux sont souvent identitaires. Il y a les Jeux de la francophonie, les Jeux méditerranéens, du Commonwealth. Il y a 50 comités européens olympiques, ce sont les seuls qui ne disposaient pas de leurs propres Jeux".
Q: Quelle valeur peut-on accorder à ces Jeux?
R: "L'avenir dira si ces Jeux seront un point de rendez-vous incontournable ou si ça restera une compétition comme les autres. Je ne sais pas. Plus cette première édition sera réussie, et plus les chances seront grandes que ce soit un rendez-vous incontournable. Beaucoup d'athlètes y vont avec le sentiment d'être pionnier. Ils auront participé aux premiers Jeux européens, ça a une signification. Après, personne ne sait quel sera l'avenir de ces Jeux, la seule chose dont on est certain c'est que ce sont les premiers".
Q: Les compétitions d'athlétisme et de natation seront disputées par des athlètes de deuxième ou troisième niveau. N'est-ce pas dommageable?
R: "La problématique pour l'athlétisme et la natation, c'est que c'est une année de championnats du monde, pas d'Europe. Il y a une difficulté à avoir un programme qui soit le programme olympique avec les meilleurs. C'est comme ça, on verra pour les prochains Jeux si la situation reste la même ou bien change. C'est rare sur un premier coup d'essai qu'il y ait une adhésion totale. Ca diminue l'impact, on est bien d'accord, c'est indéniable, ce sont les 2 sports olympiques majeurs. C'est un constat mais inhérent aux nouveautés".
Q: La France envoie une grosse délégation de quelque 250 athlètes, pourquoi?
R: "On vise le top 5 mondial aux JO, on est parmi les pays qui participent aux JO avec la participation la plus fournie. Ce n'est pas une exception, c'est dans une certaine logique qui correspond à la capacité sportive du pays. C'est vrai aussi que l'Azerbaïdjan a bien fait les choses au sens d'aider financièrement. Il y a une dotation de 50.000 euros pour chaque CNO (comité national olympique). Et puis il y a une participation liée à chaque participant, de l'ordre de 600 euros par personne, ce qui couvre une partie des frais. Si vous comptez 300 personnes à 600 euros, ça fait de l'ordre de 200.000 euros. Si vous ajoutez les 50.000 euros, le CNO français va recevoir 250.000 euros de l'organisation pour sa participation. C'est transparent et ce n'est pas des millions et des millions".
Q: Il y a un appel au boycott de la cérémonie d'ouverture pour protester contre les violations des Droits de l'Homme. Qu'en pensez-vous?
R: "Il y aura une soixantaine de membres du CIO présents à la cérémonie d'ouverture, et de nombreux chefs d'État et de gouvernement. Je pense qu'on ne doit pas demander à chaque fois aux sportifs de régler tous les problèmes de société. Si on veut être cohérent, il faut aussi demander à ce qu'il n'y ait plus d'échanges commerciaux, d'échanges culturels. Pourquoi à chaque fois demander ça aux seuls sportifs? C'est un vrai souci quand même".

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.