Denis Masseglia, président du Comité olympique français (CNOSF), n'a aucune idée de ce que "sera
l'avenir" des Jeux européens, dont la première édition se tient du 12 au
28 juin à Bakou.
Question: Pourquoi ces Jeux?
Réponse: "L'Europe était le
seul continent à ne pas avoir de Jeux continentaux. Il y a d'abord eu
des discussions sur: faut-il jumeler les Jeux avec les championnats
d'Europe au même endroit au même moment? Ou faire des Jeux avec une
identité propre? Il y a beaucoup de Jeux et les Jeux sont souvent
identitaires. Il y a les Jeux de la francophonie, les Jeux
méditerranéens, du Commonwealth. Il y a 50 comités européens olympiques,
ce sont les seuls qui ne disposaient pas de leurs propres Jeux".
Q: Quelle valeur peut-on accorder à ces Jeux?
R: "L'avenir
dira si ces Jeux seront un point de rendez-vous incontournable ou si ça
restera une compétition comme les autres. Je ne sais pas. Plus cette
première édition sera réussie, et plus les chances seront grandes que ce
soit un rendez-vous incontournable. Beaucoup d'athlètes y vont avec le
sentiment d'être pionnier. Ils auront participé aux premiers Jeux
européens, ça a une signification. Après, personne ne sait quel sera
l'avenir de ces Jeux, la seule chose dont on est certain c'est que ce
sont les premiers".
Q: Les compétitions d'athlétisme et de natation seront disputées
par des athlètes de deuxième ou troisième niveau. N'est-ce pas
dommageable?
R: "La problématique pour l'athlétisme et la
natation, c'est que c'est une année de championnats du monde, pas
d'Europe. Il y a une difficulté à avoir un programme qui soit le
programme olympique avec les meilleurs. C'est comme ça, on verra pour
les prochains Jeux si la situation reste la même ou bien change. C'est
rare sur un premier coup d'essai qu'il y ait une adhésion totale. Ca
diminue l'impact, on est bien d'accord, c'est indéniable, ce sont les 2
sports olympiques majeurs. C'est un constat mais inhérent aux
nouveautés".
Q: La France envoie une grosse délégation de quelque 250 athlètes, pourquoi?
R:
"On vise le top 5 mondial aux JO, on est parmi les pays qui participent
aux JO avec la participation la plus fournie. Ce n'est pas une
exception, c'est dans une certaine logique qui correspond à la capacité
sportive du pays. C'est vrai aussi que l'Azerbaïdjan a bien fait les
choses au sens d'aider financièrement. Il y a une dotation de 50.000
euros pour chaque CNO (comité national olympique). Et puis il y a une
participation liée à chaque participant, de l'ordre de 600 euros par
personne, ce qui couvre une partie des frais. Si vous comptez 300
personnes à 600 euros, ça fait de l'ordre de 200.000 euros. Si vous
ajoutez les 50.000 euros, le CNO français va recevoir 250.000 euros de
l'organisation pour sa participation. C'est transparent et ce n'est pas
des millions et des millions".
Q: Il y a un appel au boycott de la cérémonie d'ouverture pour
protester contre les violations des Droits de l'Homme. Qu'en
pensez-vous?
R: "Il y aura une soixantaine de membres du CIO
présents à la cérémonie d'ouverture, et de nombreux chefs d'État et de
gouvernement. Je pense qu'on ne doit pas demander à chaque fois aux
sportifs de régler tous les problèmes de société. Si on veut être
cohérent, il faut aussi demander à ce qu'il n'y ait plus d'échanges
commerciaux, d'échanges culturels. Pourquoi à chaque fois demander ça
aux seuls sportifs? C'est un vrai souci quand même".
(AFP)
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