L'Europe et Berlin seront le centre du monde du foot samedi: sur le
terrain, avec la finale de Ligue des champions Barcelone-Juventus, et en
dehors puisque l'UEFA va déterminer sa ligne de conduite envers la
Fifa, en plein scandale judiciaire.
"D'un côté il y a le foot, ça
s'appelle l'UEFA, de l'autre (...) il y a les problèmes à la Fifa": par
ces mots, Michel Platini, le président de la confédération européenne, a voulu donner le beau rôle à son continent jeudi dernier, au plus fort de l'énorme crise qui a frappé la fédération internationale.
Arrestations
de dirigeants soupçonnés de corruption, réélection du président
contesté Joseph Blatter et divorce consommé entre les deux instances:
"écoeuré" par les affaires qui frappent la Fifa, Platini a finalement
donné rendez-vous le 6 juin dans la capitale allemande pour un samedi
qui sera chargé.
Les membres dirigeants de l'UEFA, majoritairement
opposés à Blatter, y tiendront d'abord une réunion extraordinaire afin
de décider de leurs relations futures avec la Fifa.
- Radicaux -Les plus radicaux, comme le Danois Allan Hansen,
veulent carrément que l'UEFA quitte la Fifa. Mais cette solution, à
laquelle Platini n'est pas favorable, semble difficilement envisageable:
comment imaginer que les pays européens ne jouent plus la Coupe du
monde?
Ensuite se jouera la finale de la Ligue des Champions, censée donner la plus belle image qui soit du ballon rond.
Les
ingrédients sont là. Il y aura des stars (Lionel Messi, Neymar ou
Suarez côté Barça, Paul Pogba ou Carlos Tevez côté Juve) et un scénario
de rêve: le Barça domine le foot européen et la Juve court après sa
gloire passée, pour sa première finale de C1 depuis 12 ans.
Le
stade Olympique de Berlin verra en tout cas le couronnement d'un club
forcément immense, qui aura alors réalisé un triplé (championnat, coupes
nationale et européenne) si difficile à réaliser. La Juve n'y est
jamais parvenue, mais le Barça de 2008-2009 fait partie de ce club
fermé. Et à l'époque, Messi était déjà le meilleur joueur du monde.
Cet
ogre de 1,70 m n'a peut-être jamais fait aussi peur à ses adversaires
qu'en ce printemps. Son but exceptionnel inscrit en soliste dimanche en
finale de la Coupe du Roi contre l'Athletic Bilbao (3-1) en est la
preuve éclatante et témoigne de son appétit, lui qui a déjà trois C1 à
son palmarès et peut viser un 5e Ballon d'Or.
- 30 ans du Heysel -Côté vétérans, le Barcelonais Xavi (35
ans) voudra s'offrir le plus beau des départs avant de rejoindre le club
d'Al-Saad au Qatar, et le gardien de la Juve Gianluigi Buffon tentera
de remporter à 37 ans sa première Ligue des champions.
La stade
olympique lui portera-t-il chance? C'est le lieu où lui et Andrea Pirlo
ont remporté leur plus belle victoire, la finale de la Coupe du monde en
2006 avec l'Italie aux dépens de la France (5-3 t.a.b., 1-1 a.p.).
Mais
un autre stade sera dans tous les esprits, celui du Heysel. Cette
finale de Ligue des champions marque le funeste anniversaire des 30 ans
du drame qui avait fait 39 victimes à Bruxelles, le 29 mai 1985.
La
cicatrice est encore douloureuse pour Michel Platini, qui avait joué et
gagné cette finale de C1 avec la Juventus contre Liverpool (1-0), juste
après les scènes d'horreur.
"Je continue de jouer cette finale,
elle ne m'a pas quitté comme elle n'a pas quitté l'esprit de tous ceux
qui étaient présents ce soir-là, ceux qui ont perdu un être cher, ceux
pour qui tout a changé en quelques terribles minutes", a-t-il déclaré
vendredi.
(AFP)
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