mardi 16 juin 2015

Marc Sanchez, nouveau président de l'Andes : "Pour une autre vision de l'aide apportée au sport"

L'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) a un nouveau président. Samedi 30 mai, à l'occasion de son assemblée générale, son président Jacques Thouroude, touché par le cumul des mandats, a remis sa démission avant d'être désigné président d'honneur. Pour lui succéder : Marc Sanchez, maire de Lavelanet (Ariège). Désormais à la tête d'un réseau de 3.600 collectivités locales, ce dernier revient pour Localtis sur les dossiers d'actualité.

Pouvez-vous retracer votre parcours pour les lecteurs de Localtis ?
Je suis maire de Lavelanet, dans l'Ariège, et depuis peu conseiller départemental. J'étais précédemment adjoint aux sports dans ma commune. Le sport m'intéresse particulièrement, je suis dans ce milieu depuis l'âge de sept ans et dirigeant depuis l'âge de onze ans. Lavelanet est un pays de rugby, et l'Andes, qui est aussi l'émanation de nombreux rugbymen, était tout indiquée pour moi, même si nous sommes là pour développer le sport dans son ensemble. J'ai bientôt 60 ans et je suis dans la fleur de l'âge pour œuvrer à cette destinée que je ne m'attendais pas à assumer. Je m'inscris dans la continuité de ce qui a été fait par Jacques Thouroude, car l'Andes est avant tout une équipe avec un excellent état d'esprit qui nous permet de quadriller toute la France et tous les sujets du sport.
Avant de devenir président de l'Andes, sur quels sujets avez-vous travaillé ?
J'ai travaillé durant quatre ans dans la commission sport, ruralité et montagne. Au travers des échanges d'expériences, nous avons pu établir un diagnostic pour traiter des difficultés du sport dans les zones rurales et de montagne, où il peut être un vecteur de développement, d'attractivité. Le milieu rural est en train d'accueillir de nouvelles populations qui doivent s'adapter. Le sport dans ces secteurs, c'est un sujet qui semble inépuisable. Aujourd'hui, de nombreux territoires nous appellent pour que notre expertise puisse servir dans ces cas particuliers. Nous allons d'ailleurs prochainement organiser des assises "Sport et territoires ruraux" dans le Massif central.
Votre dernier congrès a porté sur l'intercommunalité. Pourquoi ce choix ?
C'est un des sujets importants du moment. Les réformes territoriales nous laissent dans l'expectative. L'intercommunalité est en train de prendre le pas dans de nombreux domaines. Aujourd'hui, la mutualisation est nécessaire et indispensable. En revanche, ce qui a du mal à être réglé sur les territoires, c'est le choix des compétences que doit prendre l'intercommunalité et son degré d'investissement. Beaucoup de thématiques peuvent mettre à mal les territoires, voire des problèmes d'ego de certains élus qui ne souhaitent pas abandonner leurs compétences. La ligne directrice qu'on se donne est de travailler sur ces sujets dès maintenant de façon à avoir des solutions pour le moment où on nous donnera les réponses que nous attendons. Mais nous sommes aussi force de proposition, nous apportons notre contribution dans les instances où nous siégeons pour que tout et n'importe quoi ne se fasse pas. Nous mettons actuellement en place une commission nationale sur l'intercommunalité avec la nomination d'un président en septembre.
Plus globalement, quels sont les problèmes qui remontent le plus de la part de votre réseau ?
Le problème qui revient le plus souvent, c'est l'emploi et la pérennisation de l'emploi, avec de nombreux salariés dans le domaine du sport qui aujourd'hui pointent de nouveau au chômage faute de pérennisation. Il y a encore les moyens financiers pour la rénovation des équipements, qui aujourd'hui ont entre 35 et 40 ans de moyenne d'âge et ont besoin d'être remis sans arrêt en chantier pour satisfaire aux nouvelles normes, alors que nos dotations baissent. C'est une grande préoccupation pour les collectivités qui a un impact important sur les associations sportives.
Vous retrouvez-vous dans les priorités actuelles du CNDS (Centre national pour le développement du sport) qui portent sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville et l'apprentissage de la natation ?
La priorité d'apprendre à nager aux enfants existe déjà, c'est une nécessité et une obligation pour les collectivités. Mais on peut regretter que les subventions d'équipements du CNDS aient été divisées par deux cette année, et cela aurait été pire sans l'intervention de notre association. Cela fait quelques années que les piscines bénéficient d'aides particulières du CNDS avec des contraintes en termes de réalisation de bassins. On se bat pour que d'autres équipements puissent aussi bénéficier d'aménagements. Il est important de ne pas laisser tomber les salles multisports qui permettent d'amener les gens vers le sport sous toutes ses formes. On se bat pour mettre en place une autre vision de l'aide apportée au sport.
A propos du CNDS, le problème de la voix délibérative des collectivités au sein des commissions territoriales n'a toujours pas été réglé…
Depuis des années on nous promet de traiter la question. Lors du conseil d'administration du 9 juin, cela a été reporté en raison de l'absence des représentants du CNOSF. Il serait important d'avoir cette voix délibérative qu'on demande depuis longtemps. Nous avons envoyé un courrier au ministre des Sports. On ne peut pas servir d'experts pour les uns et les autres sans pouvoir prendre de décisions dans des instances comme le CNDS.

(Localtis)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.