L'Association nationale des élus en charge
du sport (Andes) a un nouveau président. Samedi 30 mai, à l'occasion de
son assemblée générale, son président Jacques Thouroude, touché par le
cumul des mandats, a remis sa démission avant d'être désigné président
d'honneur. Pour lui succéder : Marc Sanchez, maire de Lavelanet
(Ariège). Désormais à la tête d'un réseau de 3.600 collectivités
locales, ce dernier revient pour Localtis sur les dossiers d'actualité.
Pouvez-vous retracer votre parcours pour les lecteurs de Localtis ?
Je suis maire de Lavelanet, dans l'Ariège, et depuis peu conseiller
départemental. J'étais précédemment adjoint aux sports dans ma commune.
Le sport m'intéresse particulièrement, je suis dans ce milieu depuis
l'âge de sept ans et dirigeant depuis l'âge de onze ans. Lavelanet est
un pays de rugby, et l'Andes, qui est aussi l'émanation de nombreux
rugbymen, était tout indiquée pour moi, même si nous sommes là pour
développer le sport dans son ensemble. J'ai bientôt 60 ans et je suis
dans la fleur de l'âge pour œuvrer à cette destinée que je ne
m'attendais pas à assumer. Je m'inscris dans la continuité de ce qui a
été fait par Jacques Thouroude, car l'Andes est avant tout une équipe
avec un excellent état d'esprit qui nous permet de quadriller toute la
France et tous les sujets du sport.
Avant de devenir président de l'Andes, sur quels sujets avez-vous travaillé ?
J'ai travaillé durant quatre ans dans la commission sport, ruralité
et montagne. Au travers des échanges d'expériences, nous avons pu
établir un diagnostic pour traiter des difficultés du sport dans les
zones rurales et de montagne, où il peut être un vecteur de
développement, d'attractivité. Le milieu rural est en train d'accueillir
de nouvelles populations qui doivent s'adapter. Le sport dans ces
secteurs, c'est un sujet qui semble inépuisable. Aujourd'hui, de
nombreux territoires nous appellent pour que notre expertise puisse
servir dans ces cas particuliers. Nous allons d'ailleurs prochainement
organiser des assises "Sport et territoires ruraux" dans le Massif
central.
Votre dernier congrès a porté sur l'intercommunalité. Pourquoi ce choix ?
C'est un des sujets importants du moment. Les réformes territoriales
nous laissent dans l'expectative. L'intercommunalité est en train de
prendre le pas dans de nombreux domaines. Aujourd'hui, la mutualisation
est nécessaire et indispensable. En revanche, ce qui a du mal à être
réglé sur les territoires, c'est le choix des compétences que doit
prendre l'intercommunalité et son degré d'investissement. Beaucoup de
thématiques peuvent mettre à mal les territoires, voire des problèmes
d'ego de certains élus qui ne souhaitent pas abandonner leurs
compétences. La ligne directrice qu'on se donne est de travailler sur
ces sujets dès maintenant de façon à avoir des solutions pour le moment
où on nous donnera les réponses que nous attendons. Mais nous sommes
aussi force de proposition, nous apportons notre contribution dans les
instances où nous siégeons pour que tout et n'importe quoi ne se fasse
pas. Nous mettons actuellement en place une commission nationale sur
l'intercommunalité avec la nomination d'un président en septembre.
Plus globalement, quels sont les problèmes qui remontent le plus de la part de votre réseau ?
Le problème qui revient le plus souvent, c'est l'emploi et la
pérennisation de l'emploi, avec de nombreux salariés dans le domaine du
sport qui aujourd'hui pointent de nouveau au chômage faute de
pérennisation. Il y a encore les moyens financiers pour la rénovation
des équipements, qui aujourd'hui ont entre 35 et 40 ans de moyenne d'âge
et ont besoin d'être remis sans arrêt en chantier pour satisfaire aux
nouvelles normes, alors que nos dotations baissent. C'est une grande
préoccupation pour les collectivités qui a un impact important sur les
associations sportives.
Vous retrouvez-vous dans les priorités actuelles du
CNDS (Centre national pour le développement du sport) qui portent sur
les quartiers prioritaires de la politique de la ville et
l'apprentissage de la natation ?
La priorité d'apprendre à nager aux enfants existe déjà, c'est une
nécessité et une obligation pour les collectivités. Mais on peut
regretter que les subventions d'équipements du CNDS aient été divisées
par deux cette année, et cela aurait été pire sans l'intervention de
notre association. Cela fait quelques années que les piscines
bénéficient d'aides particulières du CNDS avec des contraintes en termes
de réalisation de bassins. On se bat pour que d'autres équipements
puissent aussi bénéficier d'aménagements. Il est important de ne pas
laisser tomber les salles multisports qui permettent d'amener les gens
vers le sport sous toutes ses formes. On se bat pour mettre en place une
autre vision de l'aide apportée au sport.
A propos du CNDS, le problème de la voix
délibérative des collectivités au sein des commissions territoriales n'a
toujours pas été réglé…
Depuis des années on nous promet de traiter la question. Lors du
conseil d'administration du 9 juin, cela a été reporté en raison de
l'absence des représentants du CNOSF. Il serait important d'avoir cette
voix délibérative qu'on demande depuis longtemps. Nous avons envoyé un
courrier au ministre des Sports. On ne peut pas servir d'experts pour
les uns et les autres sans pouvoir prendre de décisions dans des
instances comme le CNDS.(Localtis)
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