Le Qatar n'a rien à cacher sur les conditions d'attribution du
Mondial-2022, a expliqué mercredi la Fédération qatarie de football
(QFA), répondant au président de la Fédération anglaise Greg Dyke, qui a
mis la pression sur le Qatar, après la démission du président de la
Fifa Joseph Blatter.
"L'instinct de M. Dyke à mettre immédiatement
l'attention sur le retrait du Mondial au Qatar, en dit long sur ses
vues sur ce qui sera la première Coupe du monde au Moyen-Orient", a
dénoncé la QFA dans un communiqué.
La QFA a rappelé qu'elle avait
coopéré avec Michael Garcia, ancien procureur de New York qui avait
rédigé un rapport sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à
la Russie et au Qatar, procédures entachées de soupçons de corruption,
et promet de collaborer avec les autorités suisses qui ont lancé leur
propre enquête.
"Nous demandons à M. Dyke de laisser le processus
légal suivre son cours, et de se concentrer sur sa promesse de
construire une équipe d'Angleterre capable de remporter la Coupe du
monde 2022 au Qatar", a ajouté la QFA, un brin ironique.
Suite à
la démission surprise de Joseph Blatter à la tête de la Fifa, Greg Dyke
avait lancé à la télévision britannique: "Si j'étais au Qatar, je ne
serai pas très confiant".
Sollicité après ce communiqué de la QFA, M. Dyke l'a jugé "lamentable" mercredi, au micro de la BBC.
"Maintenant
que les autorités suisses enquêtent sur le dossier, on doit attendre
pour voir ce qu'il se passe. Si au final, ils disent que tout s'est
déroulé de façon parfaite et juste, alors bien sûr, on doit aller de
l'avant car il y a des contrats. Mais si ce n'est pas le cas, s'ils
disent, comme je le redoute, que des sommes incroyables sont revenues à
des gens qui n'auraient jamais dû les avoir, alors je pense qu'il faut
relancer un processus de candidature", a ajouté le président de la FA.
Des propos qui font écho à ceux de la Conférence internationale des syndicats (ITUC).
"Le
Qatar doit prendre conscience que le monde n'acceptera jamais un
Mondial construit sur l'esclavage moderne, a réagi son secrétaire
général Sharan Burrow. Avec le départ de Blatter, il y a une chance que
la Fifa répare les dégâts qu'elle a fait en accordant le Mondial au
Qatar à la condition qu'il élève son droit du travail au niveau moyen
mondial".
Le Qatar a remporté en décembre 2010 l'organisation du
Mondial-2022. Les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon et l'Australie
étaient également candidates.
(AFP)
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