Les tractations en vue d'une fusion entre les deux grands clubs
basques de rugby, l'Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique, sont
entrées dans une phase décisive, en dépit de l'opposition virulente
d'une partie des supporteurs.
En fait, malgré des premiers
démentis, Bayonne et Biarritz n'ont jamais cessé de discuter du projet
de création d'une équipe basque commune souhaitée dès la rentrée par
leurs présidents.
Pour sauver le rugby basque, en grand péril
sportif et économique après sa disparition du Top 14 la saison à venir,
Bayonne étant relégué en Pro D2 et Biarritz ayant échoué à monter en Top
14, Serge Blanco et Manuel Mérin, présidents de Biarritz et de Bayonne,
ont donc mis les bouchées doubles. Dès le 29 mai, ils avaient confirmé
ce que beaucoup savait, ce que d'autres déploraient, à savoir que des
"discussions" au sujet de la création d'une équipe commune avaient bien
repris, des tractations qui, vraisemblablement, ne s'étaient jamais
arrêtées.
Car il y a bien urgence selon les proches de ce dossier
urticant, que ce soit au niveau économique, sportif ou surtout temporel à
tout juste cinq semaines de l'officialisation du calendrier de Pro D2.
Le
2 juin, Serge Blanco a présenté les grandes lignes du projet commun aux
actionnaires biarrots, ainsi qu'aux représentants des supporteurs,
alors que le déficit du BO pour la saison en cours serait de 1,8 million
d'euros. La même chose est prévue jeudi du côté de l'Aviron (2,2
millions de pertes cette saison) à l'occasion d'un Conseil de
surveillance du club.
Les deux présidents proposent la création
d'une équipe professionnelle commune, pas encore nommée, dotée d'un
budget de 15 millions d'euros qui évoluera en Pro D2, jouant
alternativement dans les stades Jean-Dauger à Bayonne et Aguilera à
Biarritz, et sûrement au Pays basque espagnol dans le cadre de
délocalisations. Une équipe s'appuiera principalement sur des cadres de
l'Aviron comme le centre all-black Joe Rokocoko ou le 3e ligne aile Jean
Monribot.
- Comment passer de 2 à 3 clubs? -
Constituée à 50% de fonds provenant des partenaires biarrots et à
50% des partenaires bayonnais, la nouvelle SASP (Société anonyme
sportive professionnelle) vivra dans la parité au conseil
d'administration, à la présidence (l'ancien arrière international
Nicolas Brusque représenterait le BO) ainsi qu'à la direction. Cette
nouvelle association-support regroupera également les Espoirs, le Centre
de formation et aura un oeil sur une Académie du rugby basque censée
détecter les jeunes talents.
Autre point-clé du projet, mais qui
pose question: deux autres équipes devraient voir le jour, une à Bayonne
l'autre à Biarritz, et seront engagées en Fédérale 3 (niveau amateur).
D'où ce problème statutaire: comment passe-t-on des deux clubs actuels à
trois demain, en termes administratifs (numéros d'affiliation
notamment)?
En attendant cette réponse qui devrait émaner des
porteurs du projet eux-mêmes ou des statuts de la Fédération française
de rugby ou de la Ligue nationale, les actionnaires biarrots -- les plus
demandeurs aujourd'hui d'un tel rapprochement vu la situation de leur
club qui doit passer prochainement devant la DNACG (instance de contrôle
financier de la Ligue) -- ont été séduits par le projet.
Reste à
savoir ce que ceux de l'Aviron vont en penser jeudi, alors que sa base
semble partagée sur le sujet, les réseaux sociaux l'attestant. Entre les
favorables ou fatalistes, qui se disent que c'est surement la dernière
possibilité pour retrouver dès 2016 le Top 14, et les purs et durs
anti-mariage, même de raison, qui se sont donnés rendez-vous mercredi
18h30 devant la mairie de Bayonne, le feuilleton devrait perdurer quelques jours de plus.
A
une quarantaine de kilomètres de là, dans les Landes, l'US Dax espère
une issue positive qui lui permettrait de rester en Pro D2 et lui
éviterait la relégation en Fédérale 1, pourtant actée sportivement à la
fin de la saison passée.
(AFP)
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