mercredi 3 juin 2015

Pro D2 - Bayonne-Biarritz: la fusion sur les rails

Les tractations en vue d'une fusion entre les deux grands clubs basques de rugby, l'Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique, sont entrées dans une phase décisive, en dépit de l'opposition virulente d'une partie des supporteurs.

En fait, malgré des premiers démentis, Bayonne et Biarritz n'ont jamais cessé de discuter du projet de création d'une équipe basque commune souhaitée dès la rentrée par leurs présidents.
Pour sauver le rugby basque, en grand péril sportif et économique après sa disparition du Top 14 la saison à venir, Bayonne étant relégué en Pro D2 et Biarritz ayant échoué à monter en Top 14, Serge Blanco et Manuel Mérin, présidents de Biarritz et de Bayonne, ont donc mis les bouchées doubles. Dès le 29 mai, ils avaient confirmé ce que beaucoup savait, ce que d'autres déploraient, à savoir que des "discussions" au sujet de la création d'une équipe commune avaient bien repris, des tractations qui, vraisemblablement, ne s'étaient jamais arrêtées.
Car il y a bien urgence selon les proches de ce dossier urticant, que ce soit au niveau économique, sportif ou surtout temporel à tout juste cinq semaines de l'officialisation du calendrier de Pro D2.
Le 2 juin, Serge Blanco a présenté les grandes lignes du projet commun aux actionnaires biarrots, ainsi qu'aux représentants des supporteurs, alors que le déficit du BO pour la saison en cours serait de 1,8 million d'euros. La même chose est prévue jeudi du côté de l'Aviron (2,2 millions de pertes cette saison) à l'occasion d'un Conseil de surveillance du club.
Les deux présidents proposent la création d'une équipe professionnelle commune, pas encore nommée, dotée d'un budget de 15 millions d'euros qui évoluera en Pro D2, jouant alternativement dans les stades Jean-Dauger à Bayonne et Aguilera à Biarritz, et sûrement au Pays basque espagnol dans le cadre de délocalisations. Une équipe s'appuiera principalement sur des cadres de l'Aviron comme le centre all-black Joe Rokocoko ou le 3e ligne aile Jean Monribot.

- Comment passer de 2 à 3 clubs? - Constituée à 50% de fonds provenant des partenaires biarrots et à 50% des partenaires bayonnais, la nouvelle SASP (Société anonyme sportive professionnelle) vivra dans la parité au conseil d'administration, à la présidence (l'ancien arrière international Nicolas Brusque représenterait le BO) ainsi qu'à la direction. Cette nouvelle association-support regroupera également les Espoirs, le Centre de formation et aura un oeil sur une Académie du rugby basque censée détecter les jeunes talents.
Autre point-clé du projet, mais qui pose question: deux autres équipes devraient voir le jour, une à Bayonne l'autre à Biarritz, et seront engagées en Fédérale 3 (niveau amateur). D'où ce problème statutaire: comment passe-t-on des deux clubs actuels à trois demain, en termes administratifs (numéros d'affiliation notamment)?
En attendant cette réponse qui devrait émaner des porteurs du projet eux-mêmes ou des statuts de la Fédération française de rugby ou de la Ligue nationale, les actionnaires biarrots -- les plus demandeurs aujourd'hui d'un tel rapprochement vu la situation de leur club qui doit passer prochainement devant la DNACG (instance de contrôle financier de la Ligue) -- ont été séduits par le projet.
Reste à savoir ce que ceux de l'Aviron vont en penser jeudi, alors que sa base semble partagée sur le sujet, les réseaux sociaux l'attestant. Entre les favorables ou fatalistes, qui se disent que c'est surement la dernière possibilité pour retrouver dès 2016 le Top 14, et les purs et durs anti-mariage, même de raison, qui se sont donnés rendez-vous mercredi 18h30 devant la mairie de Bayonne, le feuilleton devrait perdurer quelques jours de plus.
A une quarantaine de kilomètres de là, dans les Landes, l'US Dax espère une issue positive qui lui permettrait de rester en Pro D2 et lui éviterait la relégation en Fédérale 1, pourtant actée sportivement à la fin de la saison passée.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.