Assuré de monter en Pro D2 malgré une défaite dimanche en finale de
Fédérale 1, le Lille Métropole Rugby (LMR), qui a réalisé son rêve en
devenant le premier club nordiste à accéder au monde professionnel, a
les moyens de s'ancrer à ce niveau.
Enfin le LMR est récompensé!
La formation lilloise avait échoué trois fois de suite sur la dernière
marche avant la Pro D2 face à Massy (2012), Bourg-en-Bresse (2013) et
Montauban (2014). De quoi commencer à imaginer une terrible malédiction
frappant le Nord.
"La montée cette année, c'est une surprise par
rapport à la saison où on a connu des hauts et des bas. Mais on a réussi
à hausser le niveau au bon moment", se réjouit Louis Leblon, 3e ligne
et capitaine du LMR.
Longtemps dans l'ombre du RC Arras, qui a
connu la première division pléthorique à 80 clubs dans les années 80,
Lille a patiemment construit son ascension. Le projet a pris forme en
2004, avec Jean-Claude Branquart, entrepreneur local venu à la demande
de Jean-Pierre Leblon, brasseur et président du LUC (un des trois clubs
constitutifs du LMR avec Villeneuve-d'Ascq et Lambersart), père de
Louis.
Ensemble, les deux hommes ont structuré le club alors en
Fédérale 3 (5e div.) et permis de passer en dix ans d'un budget de
200.000 à 2 M EUR. Découragé par les trois échecs successifs, M.
Branquart a jeté l'éponge l'été dernier, laissant son fauteuil à
Jean-Paul Luciani, patron de fast-food et ancien président de Cambrai.
"A
la Ligue, le discours d'accueil a été très positif. On est content que
Lille soit là pour le développement du rugby sur le territoire", se
félicite M. Luciani.
Sur le plan sportif, Lille a grandi en
prenant conseil auprès de Pierre Villepreux, ancien sélectionneur du XV
de France. Il s'est en même temps appuyé sur des techniciens brivistes à
la tête de l'équipe première, Pierre Chadebech, de 2009 à 2014, et
Richard Crespy, son adjoint de 2012 à 2014.
- 4 à 5 M EUR de budget -
En première ligne, après le départ de Chadebech à Biarritz,
Crespy ne sera pas allé au bout de l'aventure, remplacé en janvier 2015
par un binôme composé de l'ancien 3e ligne international géorgien David
Bolgashvili (35 ans) et Morgan Turinui (33 ans), l'ex-centre
international australien (20 sélections) de Dax et du Stade Français,
qui a mis un terme à sa carrière la saison dernière dans le Nord.
Côté
tribunes, l'engouement a suivi la même courbe exponentielle. De quelque
200 spectateurs au départ, le LMR a pu compter sur une moyenne de 3.000
cette saison, avec des pics pendant la phase finale (6.000 face à
Nevers). Installé depuis 2012 au Stadium-Lille Métropole (18.000
places), il compte hausser son audience à 5.000 de moyenne en Pro D2 et
passer la barre des 10.000 lors des affiches.
Conscient de
"basculer dans un autre monde", selon le président Luciani, Lille, seul
club au nord de la Loire en Pro D2, devrait présenter la saison
prochaine un budget compris entre 4 et 5 millions d'euros, une
fourchette normale à cet échelon.
Le club devra cependant passer
devant le gendarme financier (DNACG) de la Ligue avant de s'aligner avec
un budget équivalent à ceux de Montauban, Carcassonne, Bourgoin,
Aurillac ou Narbonne qui ont réussi à se maintenir cette saison avec une
enveloppe similaire.
Soutenu par la Métropole Européenne de Lille (1 million d'habitants), la région et le Département, le club compte également une centaine de partenaires
qui se montrent très intéressés par la nouvelle exposition médiatique
de la Pro D2.
Pour réussir le pari du maintien, il compte recruter
au moins une dizaine de joueurs, tout en continuant à miser sur sa
formation, son autre fierté. Neuf joueurs formés au club étaient ainsi
présents sur la feuille de match dimanche à Nevers.
(AFP)
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