Les associations de défense de l'environnement et du patrimoine ont
dénoncé mercredi un possible "passage en force" du gouvernement dans le
dossier de l'extension de Roland-Garros, en contradiction avec sa
volonté de moderniser le "dialogue environnemental".
"Il y a une
volonté du président de la République, réitérée par le Premier ministre,
de donner un nouveau souffle à la démocratie participative et au
dialogue environnemental (...) Or ceux-là même qui nous promettent plus
de démocratie essayent le passage en force", a dit le porte-parole de
France nature environnement (FNE) Benoit Hartmann au cours d'un point
presse.
"Il y a une certaine schizophrénie à promettre plus de
démocratie cet après-midi, tout en s'apprêtant à appuyer sur le bouton",
a renchéri Agnès Popelin, représentante de FNE en Ile-de-France.
Le
sénateur PS Alain Richard, chargé par la ministre de l'Ecologie
d'émettre des propositions sur le dialogue environnemental après le
drame de Sivens, doit remettre son rapport mercredi à 17H30, a rappelé
Mme Popelin.
Dans le même temps, Paris bruisse de rumeurs sur un possible feu vert du gouvernement dès mercredi après-midi.
Interrogé
par l'AFP, un proche de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a confirmé
qu'une réunion interministérielle sur le sujet devait se tenir en début
d'après-midi. "Je ne sais pas ce qui va en sortir, ce qui est sûr, c'est
qu'on a demandé un avis favorable", a dit cette source.
Le
Premier ministre avait manifesté avec force son soutien au projet
d'extension de la Fédération française de tennis (FFT) en mars.
- risque de ZAD -Les
associations FNE, VMF (Vielles Maisons française) et SPPEF (Société
pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) se
battent depuis des années contre ce projet, qui conduirait à amputer
d'un hectare (sur six) le jardin botanique des Serres d'Auteuil (XVIe).
A
l'appui de leur combat, elles rappellent que la Commission supérieure
des sites et de la protection des paysages (CSSPP) a émis en 2011 un
avis (consultatif) favorable au projet de la FFT, assorti de réserves
qui n'ont pas été levées.
"Le projet de la FFT, c'est +je
m'accapare de l'espace public en échange de rien+ (...) Il ne se
justifie pas en terme d'utilité publique", a dénoncé M. Hartmann. Les
associations défendent pour leur part un "contre-projet", qui
permettrait de préserver les serres en couvrant un tronçon de
l'autoroute A13.
Elles se sont évertuées mercredi à prouver que ce
projet répondait aux besoins de la FFT et n'était pas beaucoup plus
dispendieux, contrairement aux conclusions d'une étude comparative
remise par le cabinet Egis la semaine dernière. "Ne pas détruire le
court n°1 (comme dans le projet de la FFT, ndlr) représente une grosse
économie qui permet de financer la couverture de l'A13", a expliqué
Philippe Toussaint, président de VMF.
Le projet des associations
ne serait pas non plus un obstacle sur la route des jeux Olympiques de
2024, pour lesquels Paris devrait être candidate. "L'agrandissement du
court n°1 peut être fait dans les délais, et la couverture du court
Chatrier (central)peut être lancée dès maintenant", a affirmé Mme
Popelin.
En cas de passage en force, les associations continueront
la bataille sur le terrain judiciaire, ont-elles prévenu. Mme Popelin a
en outre mis en garde contre la création d'une nouvelle ZAD (zone à
défendre): "nous craignons tous fortement, s'ils commencent à abattre
les 62 arbres, que ce soit un merveilleux spot pour les zadistes".
(AFP)
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