mercredi 3 juin 2015

Roland-Garros: les associations dénoncent un possible "passage en force"

Les associations de défense de l'environnement et du patrimoine ont dénoncé mercredi un possible "passage en force" du gouvernement dans le dossier de l'extension de Roland-Garros, en contradiction avec sa volonté de moderniser le "dialogue environnemental".

"Il y a une volonté du président de la République, réitérée par le Premier ministre, de donner un nouveau souffle à la démocratie participative et au dialogue environnemental (...) Or ceux-là même qui nous promettent plus de démocratie essayent le passage en force", a dit le porte-parole de France nature environnement (FNE) Benoit Hartmann au cours d'un point presse.
"Il y a une certaine schizophrénie à promettre plus de démocratie cet après-midi, tout en s'apprêtant à appuyer sur le bouton", a renchéri Agnès Popelin, représentante de FNE en Ile-de-France.
Le sénateur PS Alain Richard, chargé par la ministre de l'Ecologie d'émettre des propositions sur le dialogue environnemental après le drame de Sivens, doit remettre son rapport mercredi à 17H30, a rappelé Mme Popelin.
Dans le même temps, Paris bruisse de rumeurs sur un possible feu vert du gouvernement dès mercredi après-midi.
Interrogé par l'AFP, un proche de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a confirmé qu'une réunion interministérielle sur le sujet devait se tenir en début d'après-midi. "Je ne sais pas ce qui va en sortir, ce qui est sûr, c'est qu'on a demandé un avis favorable", a dit cette source.
Le Premier ministre avait manifesté avec force son soutien au projet d'extension de la Fédération française de tennis (FFT) en mars.

- risque de ZAD -Les associations FNE, VMF (Vielles Maisons française) et SPPEF (Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) se battent depuis des années contre ce projet, qui conduirait à amputer d'un hectare (sur six) le jardin botanique des Serres d'Auteuil (XVIe).
A l'appui de leur combat, elles rappellent que la Commission supérieure des sites et de la protection des paysages (CSSPP) a émis en 2011 un avis (consultatif) favorable au projet de la FFT, assorti de réserves qui n'ont pas été levées.
"Le projet de la FFT, c'est +je m'accapare de l'espace public en échange de rien+ (...) Il ne se justifie pas en terme d'utilité publique", a dénoncé M. Hartmann. Les associations défendent pour leur part un "contre-projet", qui permettrait de préserver les serres en couvrant un tronçon de l'autoroute A13.
Elles se sont évertuées mercredi à prouver que ce projet répondait aux besoins de la FFT et n'était pas beaucoup plus dispendieux, contrairement aux conclusions d'une étude comparative remise par le cabinet Egis la semaine dernière. "Ne pas détruire le court n°1 (comme dans le projet de la FFT, ndlr) représente une grosse économie qui permet de financer la couverture de l'A13", a expliqué Philippe Toussaint, président de VMF.
Le projet des associations ne serait pas non plus un obstacle sur la route des jeux Olympiques de 2024, pour lesquels Paris devrait être candidate. "L'agrandissement du court n°1 peut être fait dans les délais, et la couverture du court Chatrier (central)peut être lancée dès maintenant", a affirmé Mme Popelin.
En cas de passage en force, les associations continueront la bataille sur le terrain judiciaire, ont-elles prévenu. Mme Popelin a en outre mis en garde contre la création d'une nouvelle ZAD (zone à défendre): "nous craignons tous fortement, s'ils commencent à abattre les 62 arbres, que ce soit un merveilleux spot pour les zadistes".

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.