Le secret est le maître-mot des organisateurs du Tour de France pour
ménager l'intérêt de la présentation officielle du parcours, dévoilé
plus ou moins largement au fil des indiscrétions.
"Je suis allé
chercher moi-même l'enveloppe contenant la convention à signer dans le
courrier reçu", confie à l'AFP le maire d'une station des Alpes, l'un
des heureux élus de l'édition 2016. Dans sa petite ville, seul le
directeur de l'Office de Tourisme a été mis dans la confidence. Les
autres collaborateurs et même son assistante n'auront confirmation de la
nouvelle que mardi, en même temps que les professionnels du cyclisme et
le grand public.
"C'est mathématique: plus il y a de gens au
courant, plus les risques de fuite existent", ajoute-t-il. Les
indiscrétions fleurissent, pour se retrouver dans les pages des journaux
départementaux ou régionaux, sur les sites internet spécialisés.
Ailleurs,
c'est par le truchement d'une délibération du conseil municipal, un
vote budgétaire ou une prévision, que l'information sort. Quand ce n'est
pas la satisfaction étalée par un édile, trop content d'obtenir enfin
satisfaction après plusieurs années d'attente. Entre 200 et 250 villes,
une moyenne à peu près stable depuis des années, sont candidates à la
réception d'un départ ou d'une arrivée d'étape.
Quand ils sont
intéressés par un site, les organisateurs envoient un représentant sur
le terrain pour vérifier les possibilités logistiques. Jean-Louis Pagès,
chef d'orchestre en ce domaine, exerce la fonction de longue date.
C'est lui qui donne le feu fert sur la faisabilité du projet.
- "On a serré la vis" -
"La première fois, je viens incognito dans une voiture sans
autocollants du Tour, a-t-il eu l'occasion d'expliquer à l'AFP. J'émets
un premier avis. S'il faut faire des travaux, j'appelle le maire: +Vous
avez posé votre candidature. Nous avons besoin de quelques petits
aménagements+. Je lui explique ce qu'il y a à faire, après il y va ou il
n'y va pas".
Jusque-là, le secret est bien gardé. Les premières
fuites commencent au moment de la réservation des (nombreuses) chambres
d'hôtel requises par l'organisation. A l'ère d'internet, il est aisé de
constater l'afflux des demandes sur les sites des chaînes d'hôtellerie
ou des voyagistes, qui peut pourtant être dû à un autre événement.
Dans
les semaines précédant la cérémonie de présentation, rumeurs et
informations s'entre-croisent. Un site, www.velowire.com, qui s'est fait
la spécialité de sortir la carte du Tour en premier, parvient pour
l'essentiel à ses fins. Son responsable d'origine néerlandaise, Thomas
Vergouwen, dit cette fois avoir eu plus de mal que les années
précédentes pour dénicher les bonnes informations.
"On a serré la
vis", reconnaît le directeur de course Thierry Gouvenou, sourire de
circonstance. Car lui aussi a alimenté le jeu de cache-cache en publiant
quelques "tweets" propres à attiser la curiosité.
Au-delà des
noms des villes, il reste l'essentiel, le profil des étapes, les cols
qui seront empruntés en juillet prochain, la longueur des
contre-la-montre. Le dosage des difficultés surtout.
Ces
informations qui intéressent les favoris du Tour sont annoncées par
Christian Prudhomme seulement lors de la présentation. Sauf en 2011,
quand une maladresse de manipulation informatique avait permis, via une
capture d'écran sur le site de l'organisation, de révéler en
avant-première le Tour de l'été suivant.
(AFP)
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