jeudi 20 octobre 2016

Cyclo-cross international de Marle : comment meurt une épreuve cycliste...

« Je ne pouvais tout porter, seul ou presque, à bout de bras. Et ne pas y laisser la santé. » Après avoir annoncé, l’hiver dernier, qu’il ne reconduisait pas l’épreuve, née en 1982 (d’envergure régionale) du côté de Dercy (avec, comme instigateur, feu Daniel Beaufort), Hubert Mathis ne se fait plus de mauvais sang.

« L’an dernier, j’ai eu un point de côté pendant un mois jusqu’au jour J. C’était dû au stress, m’a dit mon cardio », relance l’ancien pro. Des témoignages de soutien – coureurs, suiveurs… – ont afflué après que l’annulation a été révélée.
« Ce week-end, j’étais sur une rencontre handisports à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire). J’y ai vu Jérémy Roy. Il était venu à Marle mais comprenait aussi ma position », assure encore celui qui, aujourd’hui, n’a plus « le temps de penser à autre chose. On refait la pharmacie de ma femme ».
Surtout, il ne passe pas sa fin d’été à démarcher pour boucler un budget passé « de 19 000 euros », sous l’ère Beaufort, « à 35 000 » (Mathis) pour présenter un plateau qui tienne la route. Ainsi lui revient l’échange assez appuyé, avant le cru 2015, avec Olivier Chapuis-Roux, alors en charge des sports au conseil régional de Picardie.

« ASO fait du fric au Qatar »


« 100 000 euros pour le Tour de Picardie, 1 000 en bordure de Thiérache, je lui ai dit que nous perdions une à une les organisations qui font le cyclisme du terroir. Même ASO a lâché le Tour de Picardie pour aller faire du fric ailleurs. Au Qatar par exemple. »
Derrière, l’élu picard avait reçu à Amiens le « boss » de Marle. Qui, maintenant ses dires, avait obtenu une rallonge de… 1 000 euros. « Arrêter Marle, ce n’est jamais drôle. Mais, plus que mon investissement personnel, c’est surtout une somme de détails qui m’a incité à le faire. Au matin de l’épreuve, l’an passé, le commissaire de l’UCI me dit que les deux planches, sur le circuit, sont autorisées. Mais que si un cador s’y ramasse, je risque d’en avoir pour longtemps. Je le note dans mon rapport, rajoute-t-il », enchaîne Hubert Mathis.
Sans omettre la forte recommandation d’avoir une épreuve féminine. « Sur les sept féminines, cinq voulaient des primes, on n’en sort plus… », confie l’intéressé. Qui, lui, en est sorti, sans fermer la porte pour autant. Mais il faudra une bonne dose de persuasion.

(Aisne nouvelle)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.