Le Grand Pavois, l'un des plus grands salons nautiques
internationaux, tient à partir de mercredi sa 41e édition à La Rochelle,
rendez-vous à la voilure réduite, et avide de signaux positifs du
marché, après une année 2013 qualifiée par la filière de "point bas".
Près
de 100.000 visiteurs sont attendus jusqu'à dimanche au port de
plaisance des Minimes, autour des bateaux, stands de constructeurs,
équipementiers, sur ce salon à la fois professionnel et grand public, le
"salon de la plaisance de Monsieur-tout-le-monde", comme l'explique son
Commissaire général Christophe Vieux. Salon, qui, à ce titre, souffre
aussi davantage de la crise que des salons plus "luxe" comme Cannes ou
Monaco.
Le Pavois 2013, qu'inaugure officiellement le ministre
délégué à la Mer Frédéric Cuvillier vendredi, compte presque autant
d'exposants qu'en 2012, 800 venus de 35 pays, mais surtout moins de
bateaux, 550 (dont 220 à flot) contre 750 l'an dernier. Signe selon M.
Vieux "des restrictions budgétaires que chacun s'impose, et d'exposants
qui dans leur grande majorité, ont +pu+ un peu moins que d'habitude".
"L'année
la plus délicate a été 2013; dans la profession on estime qu'on a passé
le point bas, et on pense, on espère, que l'année 2014 verra un
redressement", déclare à l'AFP Jean-François Fountaine, président de la Fédération des Industries nautiques (FIN), justifiant cet
optimisme prudent par des "signes positifs sur un certain nombre de
destinations" à l'exportation: l'export, nerf de la guerre car
représentant 70% de la filière française.
"Le retour du marché
américain est significatif. On sent, à beaucoup de signes comme des
commandes, des demandes de devis, qu'il y a une activité nautique qui
repart fortement aux Etats-Unis", premier marché nautique mondial, selon
M. Fountaine, lui-même président de grand chantier, et pour qui le grand salon américain d'Annapolis (10-14 octobre) devrait confirmer cette tendance.
L'Allemagne, où les ventes augmentent, le Sud-est asiatique sont d'autres marchés aux signaux positifs.
Le
marché français "difficile", a pour sa part reculé de 22% en 2013,
troisième année de baisse, même si les ventes d'occasion restent à un
"bon niveau", avec pour chaque bateau neuf vendu, sept à huit bateaux
d'occasion vendus, selon la FIN. Et si on achète moins, on entretient
davantage, d'où un marché de l'équipement qui se défend.
Selon la
filière, deux types d'acheteurs tirent le marché malgré la conjoncture:
les sociétés de location qui ont fait une année honnête, et les
plaisanciers retraités, +baby-boomers+ qui se sont constitué un
patrimoine pendant les Trente Glorieuses, et en vendent une partie pour
acquérir un bateau "de plus en plus utilisé comme quelque chose pour
passer une partie de la retraite", analyse le patron de la FIN.
En
marge des nouveautés présentées, dont les grands catamarans Etoile
(chantiers May Day Boat) ou Victoria 67 (Fountaine-Pajot), le Pavois
2013 devrait aussi attester des tendances du marché, comme l'explosion
du "stand-up paddle".
Le Grand Pavois, n'échappe cependant pas aux
restrictions budgétaires: son budget est repassé sous la barre des 3
millions d'euros, et il se passera donc cette année de son grand
spectacle nocturne de voiles et pyrotechnie, selon M. Vieux.
Mais
les acteurs de la filière relèvent que si les ventes reculent, le parc
français de bateaux continue, lui, d'augmenter chaque année de quelques
petits pour cent. "Le lien à la mer, l'envie de naviguer restent forts",
prêts à faire redémarrer le marché quand la conjoncture permettra,
selon Fountaine.
A défaut et en attendant, c'est le concept de
salon nautique "populaire" type Pavois qui s'exporte: le Grand Pavois a
été chargé d'organiser son double sur le Brésil émergeant, en février
2014 à Itajai, port d'arrivée de la prochaine Transat Jacques Vabre.
(AFP)
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