vendredi 20 décembre 2013

Le skate pour golfeurs, l'invention qui veut rajeunir un "sport de vieux"

Les skaters et les golfeurs n'ont a priori pas grand chose en commun, mais un entrepreneur américain espère bien les réunir et rajeunir "un sport de vieux" grâce à une nouvelle invention, un skateboard motorisé permettant de "surfer" de trou en trou.

Le GolfBoard, dévoilé lors d'une récente vente de charité en Californie, a l'air d'une simple planche de skateboard à moteur, mais peut confortablement transporter un golfeur et ses clubs le long de ses 18 trous, selon son concepteur.
L'invention vise à remplacer les voiturettes en offrant aux joueurs une expérience proche du snowboard entre chaque trou.
"Ce sera pour le golf ce que le snowboard a été pour le ski", déclare Don Wildman, 80 ans, fondateur d'un club de fitness et résident de la station balnéaire huppée de Malibu, à l'ouest de Los Angeles.
M. Wildman, inventeur du GolfBoard, n'y va pas par quatre chemins pour décrire le golf. "C'est un sport de vieux. Si j'avais des enfants, je sais qu'ils aimeraient jouer au golf s'ils pouvaient se déplacer sur un skateboard électrique", déclare-t-il à l'AFP au Malibu Country Club.
Paul Hodge, directeur de la compagnie qui fabrique la planche, est encore plus catégorique. "Si vous voulez vraiment développer ce sport, et le faire adopter par le grand public, il faut en finir avec cette attitude pesante et conservatrice, il faut le rendre amusant et attirer les jeunes", dit-il.
"Les gens qui pensent à l'avenir du golf se rendent compte qu'on ne peut plus en rester à ce qui se faisait il y a 100 ans. Il faut penser à ce que sera ce sport dans le futur", ajoute-t-il.
La planche, avec ses 38 centimètres de large, a une autonomie de 36 trous maximum, et 18 trous dans le cas d'un golfeur bien enrobé qui évoluerait sur un parcours très accidenté.
Elle peut atteindre une vitesse de 19 km/h, l'équivalent d'une voiturette classique.
Mais si elle doit encore bénéficier d'une distribution plus large pour permettgre de mesurer plus précisément l'intérêt des golfeurs, certains n'ont pas attendu pour faire part de leurs réserves.
"Je pense que c'est au mieux un gadget, et je ne connais aucun club où je joue qui accepterait une telle chose sur son terrain. Leur assurance ne le permettrait pas", affirme un membre du forum de golf thesandtrap.com.
Un autre n'est guère plus enthousiaste: "Je ne sais pas d'où vous venez, mais à New York, les gens sont déjà à peine capables de prendre un escalator sans se tuer ou blesser quelqu'un", dit-il.
Mais M. Hodge affirme qu'il a déjà reçu commande pour 2.000 GolfBoards -- à 3.500 dollars pièce -- et que sa production de masse débutera en janvier, au rythme de 1.000 planches par mois. Il précise en outre que son GolfBoard est fabriqué entièrement aux Etats-Unis, à part une batterie, achetée en Corée du Sud.
La cible visée sont les joueurs de 15-40 ans, "mais nous suscitons un intérêt surprenant de la part de golfeurs beaucoup plus âgés. Le mât-poignée que nous avons ajouté rend (la planche) facile à manipuler pour quiconque", dit-il.
"Inutile d'être très athlétique pour pouvoir la conduire", ajoute-t-il, "même si c'est évidemment plus difficile sans le mât".
Au-delà du marché des particuliers, M. Hodge espère aussi proposer ses planches en leasing à des terrains de golf, comme le font les constructeurs de voiturettes.
Le golfeur professionnel Chris van der Velde, propriétaire d'un club de golf dans l'Oregon (ouest), a été l'un des premiers à commander en leasing 20 planches pour six mois, afin d'évaluer l'intérêt de ses membres.
"Je pense que ça rend le golf beaucoup plus amusant, et plus intéressant entre les trous. Cela intriguera les gens qui aiment le skate, le surf ou le snowboard. Personne n'a envie de s'ennuyer sur un terrain", dit-il.
Il n'anticipe cependant aucune révolution. "Certaines personnes vont le rejeter. D'autres ne vont pas l'aimer parce que c'est différent. (Les golfeurs) n'avaient déjà pas aimé passer des clubs en bois aux clubs en métal...", rappelle-t-il.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.