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vendredi 14 décembre 2012

FFF, une élection sans suspense mais non sans enjeu

L’élection à la présidence de la Fédération française de football, samedi 15 décembre, devrait reconduire Noël Le Graët dans ses fonctions. Fort du soutien des clubs professionnels, surreprésentés parmi les grands électeurs, il l’emportera sans doute largement. Mais, une fois réélu, le Breton devra s’attaquer aux problèmes soulevés par ses deux rivaux durant la campagne.

Ils sont trois prétendants à la présidence de la Fédération française de football (FFF), mais le suspense n’est pas de mise. Noël Le Graët, candidat à sa propre succession, devrait être réélu samedi 15 décembre à la tête de l’institution, qu’il occupe depuis juin 2011.
Face à ce dirigeant aguerri – il a présidé la Ligue professionnel de football de 1991 à 2000 et l’En-Avant Guingamp de 1972 à 1991 puis de 2002 à 2011 –, l’opposition apparaît non seulement divisée mais extrêmement faible.

Christophe Bouchet aurait sans doute été un rival plus coriace pour Noël Le Graët. Mais l’ancien président de l’Olympique de Marseille faisait, lui, campagne pour l’emporter. Et il a abandonné, il y a un mois, quand il a compris que la partie ne pouvait plus être gagnée, faute de soutiens parmi les clubs professionnels.
Après avoir longtemps hésité, Eric Thomas a finalement décidé de se présenter. Son score de 2011 – 0,19% – ne lui laisse que l’espoir de faire mieux. Alors pourquoi y aller ? Parce qu’il estime que lui-même et son équipe sont désormais mieux connus, plus crédibles et plus légitimes. Pour celui qui est également président de l’Association française du football amateur (Affa), la priorité est la défense du « foot d’en bas ». Il prône une décentralisation du football, entend encourager la pratique féminine et instaurer un statut du bénévole pour endiguer la fuite des dirigeants dans les territoires ruraux. L’ambition d’Eric Thomas samedi ? Atteindre la barre des 10%.

Le football professionnel derrière Le Graët

L’autre outsider de l’élection s’appelle François Ponthieu. Son nom est inconnu du grand public. Il a pourtant présidé durant douze années une instance-clé du football français : la direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), gendarme financier du football français. Un poste un peu technocratique qui le pousse à se présenter comme un futur président de terrain. Son programme s’articule autour d’un redressement éthique du football. Il entend lutter contre la violence dans le football amateur – qui explique en partie l’érosion du nombre de licenciés, passé sous la barre des deux millions – ou la mauvaise image du football professionnel, à commencer par celle de l’équipe de France.
Sur tous ces sujets, qu’ils soient mis en avant par Eric Thomas ou par François Ponthieu, Noël Le Graët se sait attendu. Et il en est encore un qu’il devra poursuivre pour faire de l’événement une réussite : l’organisation de l’Euro 2016, qui clôturera le mandat du prochain président.
Il est en revanche un sujet auquel il risque de ne pas toucher : le mode de scrutin qui donne la parole à seulement 266 grands électeurs. Les uns, présidents des ligues et des districts, issus du monde amateur, pèseront pour 63% des voix. Les autres, les 44 présidents des clubs professionnels, bénéficieront de 37% des suffrages. Quand on sait que le monde professionnel votera comme un seul homme pour Noël Le Graët, on mesure la ténuité des espoirs que peuvent entretenir Eric Thomas et François Ponthieu.

(Source : RFI)

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