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lundi 27 mai 2013

Droits télé de Roland-Garros : la FFT monte au filet

La première journée de Roland-Garros a donné lieu à une passe d’armes entre le ministère des Sports et la FFT. Au coeur du débat : l’avenir de la diffusion télé des Internationaux de France. Le contrat entre France Télévisions et la FFT échoit cette année. Aujourd’hui, moyennant 15,5 millions d’euros par an, le service public détient les droits du tournoi, et en sous-licencie une partie à Eurosport et Orange pour 2,5 millions d’euros. Or, en septembre, la FFT lancera l’appel d’offres pour la période 2014-2017 dans un contexte chamboulé. Engagé dans un plan d’économies drastique, France Télé est menacé par M6 mais aussi par beIN Sport, dont la concurrence avec Canal + sur le marché du payant a contribué à une inflation galopante des prix.

Or, la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a mis la pression à la FFT, dans une interview parue dans le Journal du dimanche. "Roland-Garros doit res- ter accessible à tous, y déclare-t-elle. Un maximum de matches doit rester gratuit. L’intérêt de la Fédération n’est pas d’avoir une vision court-termiste en acceptant beaucoup d’argent (…) car tous les Français ne peuvent pas s’offrir une chaîne payante." Et de militer à mi-mot pour que le tournoi reste dans le giron de France Télévisions, en agitant comme chiffon rouge une éventuelle extension du décret de 2004 relatif aux "événements d’importance majeure" devant être diffusés sur une chaîne en clair : "Pour Roland-Garros, seules les finales sont aujourd’hui concernées. Pourquoi ne pas intégrer la totalité du tournoi, s’il le faut ?"
Un interventionnisme peu goûté par la FFT, qui a répliqué par communiqué hier matin : "La FFT et ses dirigeants responsables sont, comme ils l’ont toujours montré, attachés à l’accès au plus grand nombre aux images de Roland-Garros. Ils se doivent aussi de veiller à la juste valorisation des droits de l’événement." Car la FFT, qui constate une inflation des droits des autres Grands Chelems à l’étranger (aux États-Unis, ESPN a acquis les droits de l’US Open pour 2015-2025 à hauteur de 58 millions d’euros par an, soit quatre fois le montant que débourse CBS actuellement), doit aussi prendre en compte une équation économique compliquée, avec notamment le coûteux dossier de l’extension de Roland (340 millions d’euros) qu’elle doit financer en quasi-totalité. "On est une Fédération, on n’enrichit pas un actionnaire, rappelle Gilbert Ysern, directeur général de la FFT et directeur de Roland-Garros. Les ressources dégagées par le tournoi, notamment à travers les droits télé (60 millions d’euros par an en comprenant les droits versés par les chaînes étrangères), servent le tennis français dans son entier. Mais il n’y a pas que l’argent qui nous intéresse. Pourquoi s’inquiéter aujourd’hui ? On a toujours été attachés à une diffusion en clair. Il faut rassurer les téléspectateurs. Ils vont conserver Roland-Garros sur un diffuseur en clair. Maintenant, à savoir si ce sera en totalité ou pas, c’est trop tôt pour le dire. On étudiera la question quand on aura les offres…"

(Source : L'Equipe)

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