Football, rugby, handball... Montpellier ne manque pas d'équipes professionnelles de haut niveau. Une fierté pour les habitants... un cauchemer pour les contribuables ? Montpellier Journal consacre un dossier très complet à la question. Le site a enquêté durant plusieurs mois sur le financement du sport pro par les collectivités locales : aides directes et indirectes, principaux montants, décisions illégales ou discutables, moyens utilisés pour détourner les limites fixées par la loi, etc. Extraits...
"Le maintien d’une subvention municipale au PSG n’est ni nécessaire ni opportun dans un contexte de rigueur budgétaire." C’est ce qu’écrivait en novembre dernier Bertrand Delanoë, le maire de Paris alors que des centaines de millions d’euros du Qatar affluent sur le club de foot de la capitale.
A Montpellier, on est très loin de cette position. D’abord parce que le budget du MHSC n’est pas celui du PSG (60 millions d'euros contre 300 millions). Mais aussi parce que la position des élus semble différente. Par exemple celle de Jean-Pierre Moure, le président de l’agglo, qui justifie ainsi les énormes aides de sa collectivité à ces sociétés privées : "Le rôle de l’agglomération n’est pas d’aider un club professionnel. Il est d’aider à l’affirmation d’une politique sportive entendue au sens général : politique sportive, politique culturelle c’est-à-dire le public qui s’y adonne, ceux qui la pratiquent. Et ce qu’amènent le sport ou la culture en matière de lien social."
Mohed Altrad, le très riche – 118e fortune de France en 2012 selon Challenges – président du MHRC viendrait presque contredire Jean-Pierre Moure : "On a augmenté le chiffre d’affaires de 30% depuis qu’on est arrivé et on a baissé les dépenses. L’idée c’est d’aller petit à petit dans ce sens-là. Et petit à petit espérer qu’on n’ait pas besoin d’argent public. Mais on en est loin." Patrick Vignal, député PS et conseiller aux sports du maire de Montpellier, lui contredit clairement le président de l’agglo : "Je plaide pour que les collectivités ne financent plus le sport de haut niveau."
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3,5 millions investis par l'agglo chaque année pour la Mosson pour une redevance de 271.000 euros
Alors que les équipements sportifs sont payés par l’argent public, les clubs sportifs utilisateurs payent une redevance. Mais celle-ci est souvent ridicule par rapport aux montants des investissements consentis par les collectivités locales et des bénéfices tirés de leur exploitation.
En 2017, il aura été ainsi investi sur le stade de la Mosson lors des 20 dernières années pas moins de 70 millions d'euros soit une moyenne de 3,5 millions par an. De plus l’agglomération de Montpellier en supporte les coûts de fonctionnement et la maintenance. Deux exemples : 95.500 euros par an de nettoyage et plus de 500.000 euros payés en deux ans pour la pelouse. Et le MHSC ne paye que 271.314 euros de redevance par an. Le constat est assez proche pour le stade Yves du Manoir et le MHRC. Selon les calculs prudents de Montpellier Journal, la redevance pourrait s’élever à 1,3 million d'euros pour chacun de ces deux équipements. Soit un manque à gagner pour l’agglo de 2 millions par an. Ou, selon comment on voit les choses, une aide indirecte du même montant à ces deux clubs.
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