Dominique Bailly, sénateur-maire d’Orchies, raconte comment la petite ville du Nord
a obtenu l’organisation des phases finales de l’Euro.
C’est l'histoire d’une commune modeste (8.178 habitants) à
la salle trop petite pour ses envies
de grandeur. Face à l’engoncement répété du gymnase Léo-Lagrange, forcé d’accueillir
1.400 spectateurs – soit 400 de
trop par rapport à sa contenance – pour les matches d’Orchies en Nationale 1 (D3), les élus locaux avaient dans un premier
temps songé à construire une enceinte de 3.500 places, à même de
servir de base arrière pour les
Jeux de Londres.
Et puis, il y a trois ans et demi,
Dominique Bailly, sénateur-maire d’Orchies, passionné de basket, a fait la connaissance de l’actuel président de
la Fédération française de basket, Jean-Pierre Siutat. Lequel l’a convaincu de "pousser" jusqu’à
5.000 places, en vue de l’Euro
femmes, dont la France allait obtenir l’organisation.
"Il est venu chez nous dans le
cadre de visites de terrain, se souvient Bailly. Il savait qu’Orchies
était une terre de basket. Ici, ce
n’est pas la campagne profonde.
On est au coeur d’un triangle magique Lille-Valenciennes-Douai,
qui représente plus de 1,5 million
d’habitants.On a sympathisé, on
est devenus amis. Dans la vie, il y
a des rencontres. Et ce projet a été
vite ficelé." Ainsi est née la Pévèle Arena,
du nom de la zone géographique
qui couvre une quarantaine de
communes autour d’Orchies. Depuis, une jeune start-up de la région spécialisée dans le développement durable a apposé sa
marque (Pubeco), un naming qui
rapporte près de 100.000 euros
par an.
Calibrée pour l’Euro féminin,
mais aussi capable d’accueillir
des matches d’Euroligue, à terme,
la "PPA" a été inaugurée le
5 janvier, à guichets fermés, pour
un match de Nationale 1 du
BC Orchies face à Monaco. Depuis,
l’engouement n’a pas faibli, avec 4.300 spectateurs de moyenne
(soit plus de la moitié de la ville)
pour assister à des matches du
troisième échelon national !
Cette ferveur, Orchies la doit à
l’empreinte laissée par les filles
de l’USVO, concurrentes des
demoiselles de Bourges sur la
scène nationale (sept titres de
champion de France entre 1994
et 2007) et deux fois vainqueurs
de l’Euroligue (2002 et 2004).
"Les garçons ont pris le relais
après une période un peu noire",
explique Ludovic Rohart, le président du BC Orchies. Monté
en 2009 en N1, son club a survolé
le Championnat cette saison
(23 victoires-7 défaites) pour se
hisser en ProB. Et il aurait même
pu sauter une classe si son dossier de wild-card avait été retenu.
"Dans l’intérieur des terres, il
peut y avoir la place en ProA pour
un deuxième grand club de la région en plus du BCM (Gravelines)", assure Bailly. En attendant, il y a surtout la possibilité
d’héberger dimanche le sacre des
Braqueuses à domicile. "En venant ici, avec Jean-Pierre, on a fait
un rêve commun, celui de voir les
filles championnes d’Europe
dans le Nord. Et il va se réaliser."
(Source : L'Equipe)
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