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jeudi 6 juin 2013

Rugby : les tournées, bol d'air financier pour les fédérations ?

En rugby, la tradition de la tournée a plus d’un siècle. En juin, on part de l’hémisphère Nord vers l’hémisphère Sud. En novembre, on voyage en sens inverse. Ces échanges ont largement construit le rugby à l’échelle internationale. Sportivement d’abord, mais aussi économiquement. "Sans ces tournées, certaines fédérations auraient du mal à exister", estime Jacques Laurans, vice-président de la Fédération française de rugby en charge des relations internationales. C’est surtout le cas de la NZRU (fédération de Nouvelle Zélande) et de l’ARU (Australie), pour qui les retombées (droits TV, billetterie, hospitalité) des test-matches de tournée ne sont pas négligeables dans un contexte financier délicat. L’ARU attend 20 millions d'euros de bénéfices après le passage des Lions, ce qui va éponger son déficit chronique. La NZRU a gagné 8,2 millions grâce aux six matches disputés à domicile en 2012 ainsi qu’à deux tests supplémentaires cet automne. Ailleurs aussi, ça compte et ça chiffre plus : en France, un test de novembre organisé au Stade de France rapporte environ 2 millions. En Angleterre, cela monte à 8 millions. Et pas question de partager cet argent.
Dans le cadre des tournées, la fédération qui accueille encaisse et n’a que deux obligations en échange : payer le séjour de celle qui se déplace. Ce système de réciprocité a été mis en place par l’International Rugby Board depuis une quinzaine d’années. Avant, dans l’ère amateur, les grandes fédérations négociaient entre elles les tournées et l’hôte, déjà, payait le séjour du visiteur. Pour éviter que les mêmes nations ne se rencontrent trop souvent, l’IRB a instauré un calendrier sur huit ans (le dernier a été édité en 2011) et y a adjoint un cadre financier strict et précis. Rien n’est laissé au hasard. Aux frais de la fédération visiteuse, les billets d’avion aller-retour ; à ceux de l’hôte, tout le reste, avec des critères de qualité élevés, comme la réservation d’un hôtel 4 étoiles au minimum. Ainsi, pour l'actuelle tournée française en Nouvelle-Zélande, la FFR a casqué pour environ 370.000 euros en billets d’avion, et il devrait en coûter au moins 400.000 euros à la NZRU pour assurer le confort des Bleus pendant trois semaines sur place.

La tournée française en chiffres
49 personnes composent la délégation française en Nouvelle-Zélande. Si beaucoup de frais sont pris en charge par l’hôte, les frais engagés par la FFR pour l’occasion ne sont pas neutres, surtout si les Bleus (chose peu probable) gagnent leurs trois tests.

Billets d'avion : 365.700 euros. La délégation française a voyagé en classe affaires, avec la compagnie Emirates. Coût du billet : environ 7.500 euros.

Frais supplémentaires : 24.000 euros. La fédération-hôte ne prenant en charge l’hébergement qu’à J–7 avant le premier test, la FFR a dû débourser environ 600 euros pour les deux premières nuits passées par les membres de la première partie de la délégation (40 personnes), arrivés jeudi dernier.

Primes de convocation : 265.650 euros. Chacun des 35 joueurs sélectionnés reçoit une prime de 7.590 euros.

Primes diverses. Sélection pour un test : 2.530 euros (par sélectionné). Test gagné : 9.460 euros (pour les 23 sélectionnés). Victoire dans les trois tests : 12.100 euros (pour les 35 joueurs du groupe France). Prime maximale : 55.660 euros. Facture minimale pour la FFR : 829.920 euros. Facture maximale : 1.906.160 euros (hors frais divers, salaires ou piges du staff).

(Source : L'Equipe)

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