SEPP BLATTER est imprévisible, et coutumier des sorties tapageuses.Moins de deux ans après l’attribution, le 2 décembre 2010, de
la Coupe du mon de 2022 au Qatar,
le président de la FIFA a fait, hier,
un aveu sans ambiguïté. Longuement interrogé par le site insideworldfootball.com sur la difficulté d’organiser une Coupe du
monde au Qatar en plein été, le
président de la Fédération inter-
nationale (FIFA) a lâché : « Il se
pourrait bien qu’à l’époque nous
ayons fait une erreur. » C’est la
première fois que le leader de
l’instance mondiale fait une déclaration de cette force sur ce sujet.
À plusieurs reprises déjà, depuis
que le Qatar a été désigné, Blatter
(77 ans) a évoqué la possibilité de
disputer la Coupe du monde non
pas en été, où les températures
dans l’Émirat atteignent les 50 °C,
mais plutôt en janvier ou février.
En mai, il avait déjà expliqué qu’il
n’était « pas raisonnable » de
jouer en juin et juillet. Aujourd’hui,
il confirme et ajoute : « Il faut
aussi tenir compte des réalités à la
fois politiques et géopolitiques. La
Coupe du monde est notre plus
grand événement international. Qui sommes-nous, nous les
Européens, pour exiger que cet
événement s’adapte avant tout
aux huit cents millions d’Européens, alors que sept milliards de
personnes peuplent notre planète ? Il est grand temps que l’Europe commence à comprendre
que nous ne gouvernons plus le
monde et que d’anciennes puissances impériales ne peuvent
plus imposer leurs vues à
d’autres. La Coupe du monde a
toujours eu lieu pendant l’été
“européen”. Le football n’est plus
seulement un sport européen et
sud-américain. »
À court terme, Blatter espère
que le comité exécutif de la
FIFA, qui se réunit le mois prochain, suivra sa proposition de
disputer le Mondial 2022 en hiver.
Si c’est le cas, « l’étape suivante
consistera à examiner soigneusement le calendrier international et de déterminer quelles
conséquences aurait ce changement.Nous discuterons évidemment avec toutes les parties ».
Blatter rappelle que les comités d’organisation ont « l’obligation de se plier à toutes les décisions de l aFIFA », désignant sans
les nommer les grands clubs
européens, peu enclins à une
refonte des calendriers. En juillet
dernier, Richard Scudamore, le
président de la Premier League,
avait ainsi déclaré, à propos d’un
passage des phases finales
au coeur de l’hiver : « Cela plongerait le football dans un chaos
absolu. »
(Source : L'Equipe)
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