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mardi 26 novembre 2013

La fédération de hockey sur gazon cherche du blé

Pour renforcer son budget 2014, le président de la Fédération française (13.000 licenciés) vient de lancer une action de mécénat.

En 1972, Olivier Moreaudisputait les Jeux Olympiques à Munich. Quarante et un ans plus tard, l’ancien joueur de hockey sur gazon, devenu président de sa fédération en mars, a soixante-huit ans, mais des idées bien dans l’air du temps.
À force de voir fondre le budget de sa fédération (environ deux millions d’euros, soit moitié moins qu’il y  a huit ans), son équipe et lui ont établi un plan d’action. Depuis le 15 novembre, tous les sympathisants de la cause du hockey sur gazon sont en effet appelés à témoigner leur amour pour leur discipline en portant la main au portefeuille pour effectuer un don en faveur de leur chère fédération. Une initiative innovante en France.
« On a effectué des recherches, mais on n’a pas trouvé d’action similaire de la part d’une autre fédération », note la chargée de communication, Valérie Thibault. La Fédération disposant du statut d’association d’intérêt public, comme pour un don à une association humanitaire, une partie de la somme versée est défiscalisable sous forme de déduction des impôts, à hauteur de 60 à 75%.
« Quand j’ai candidaté à la présidence, c’était pour un programme d’ouverture de notre sport, raconte Olivier Moreau. Je considérais que le hockey était un peu recroquevillé sur lui-même, qu’on s’appuyait sur la structure mise en place par l’État et qu’on n’allait pas assez chercher les partenaires privés. Mon message est bien passé, puisque j’ai été élu avec 95% des voix », poursuit-il, sans omettre de préciser qu’il était le seul candidat en lice.
Il se montre aussi parfaitement lucide sur les limites du démarchage vers les partenaires privés. «Un de mes grands soucis, c’est que dans notre sport ils n’ont pas tellement de visibilité comparé à d’autres nations européennes. En Belgique, au mois d’août, le Championnat d’Europe faisait par exemple l’ouverture des journaux télévisés. Jusqu’en2012, j’ai réussi à organiser deux manifestations internationales par an qui apportaient cette visibilité aux sponsors. Mais d’autres nations font aussi ces demandes.»
D’où l’idée de solliciter directement licenciés et sympathisants. «Historiquement, le hockey sur gazon s’est développé dans les écoles privées. On peut réunir des décideurs et peut-être monter une sorte de “business hockey club”. »
L’objectif de la campagne est de récolter 70 000 euros d’ici à la fin de l’année. « Je voudrais préparer le budget2014 et, pour mettre en place les actions, il faut savoir de quels moyens je vais pouvoir disposer. J’espère en tout cas qu’on dépassera les 50.000euros.»
L’argent des dons ferait plus que mettre du beurre dans les épinards. «Depuis 1972, l’équipe de France ne s’est jamais qualifiée pour les JO, or, c’est le Graal pour tout joueur, lâche Olivier Moreau. On a perdu beaucoup de talents, car on n’avait pas les moyens de les prendre en charge, soit dans le cadre de l’INSEP, soit dans des rassemblements pour améliorer leur technique, détaille le président. Le haut niveau est très exigeant financièrement. Une place à l’INSEP coûte environ 7.000 euros. L’État règle la moitié, le reste est à la charge du sportif et de sa famille, et nous les aidons.»
Parmi les autres axes d’investissement figurent la volonté fédérale de « multiplier les cycles d’initiation dans les établissements scolaires », en mettant à la disposition du matériel chiffré à 100 euros les trente crosses de hockey, une campagne de communication pour doubler le nombre de licenciés et le souhait de «multiplier par deux le nombre de jours d’entraînement, de matches amicaux, de tournées» pour l’équipe de France, afin de l’aider à se qualifier pour les Jeux de Rio.
Publié sur le site de la fédération, l’appel aux dons est également parvenu dans les boîtes aux lettres avec un petit mot de la main du président sur 250 d’entre eux. Olivier Moreau s’est ainsi rappelé aux bons souvenirs de ses anciens camarades étudiants de l’EDHEC et il a demandé à chaque membre du comité directeur une liste de dix noms. En revanche, la difficulté sera de toucher un public plus large. «Le faire-savoir est notre point faible», convient Olivier Moreau. Hier, le montant des dons s’élevait à 3.000 euros.

(L'Europe)

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