Pour Sepp Blatter, le Qatar est "réactif" aux problèmes des travailleurs immigrés

Le président de la Fifa, Sepp Blatter, a indiqué samedi à Doha que le Qatar était "réactif" aux problèmes des ouvriers étrangers travaillant sur ses chantiers en prévision du Mondial-2022 de football.

Lors d'une conférence de presse, M. Blatter, qui achevait une brève visite au Qatar, a en outre exclu que le Mondial-2022, s'il était décalé en hiver, soit organisé en janvier/février pour ne pas empiéter sur les jeux Olympiques d'hiver.
Le patron de la Fifa a indiqué avoir évoqué la question des travailleurs étrangers au Qatar lors d'entretiens qu'il avait eus avec le nouvel émir de ce pays, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, le Premier ministre cheikh Abdallah Ben Nasser Al-Thani, et des membres du comité d'organisation du Mondial-2022.
"Ils sont conscients de certains problèmes. Ils sont réactifs et ils ont commencé déjà à réagir", a-t-il ajouté, indiquant que ses interlocuteurs lui avaient confirmé que "les lois sur le travail seront amendées ou sont déjà en cours d'amendement".
M. Blatter a en outre indiqué que des consultations étaient encore nécessaires pour décider d'organiser en hiver le Mondial-2022, et non en été en raison de la chaleur qui peut atteindre jusqu'à 50 degrés Celsius en juillet.
"Il n'y a aucun doute que le Mondial-2022 sera organisé au Qatar et cette décision est irréversible", a dit le président de la Fifa, tranchant ainsi la polémique sur la capacité du Qatar à organiser la Coupe du monde de football.
Le Qatar "veut et est capable d'organiser le Mondial en juillet", comme prévu initialement, mais "s'il est possible de le jouer à une autre date, ce sera mieux", a-t-il ajouté.
Pour prendre une telle décision, la Fifa doit encore consulter "les différents participants (...) et les partenaires économiques et médiatiques", a-t-il poursuivi.
Cependant, a-t-il encore dit, "ils ne vont pas jouer la Coupe du monde en janvier ou février. Cela n'est pas possible (...) lorsque nous aurons les JO en janvier ou en février, et particulièrement en février".
"Il est logique que la compétition se joue en fin d'année, en novembre/décembre. Je ne peux pas avancer de date mais cela pourrait se faire entre le 10 (novembre) et le 10 décembre", a-t-il suggéré.
Il a en outre exclu, en réponse à une question, un Mondial-2022 partagé entre le Qatar et d'autres pays du Golfe, rappelant qu'après le Mondial-2002 organisé conjointement par la Corée du Sud et le Japon, la Fifa avait "décidé de ne plus opter pour deux pays si un seul pays est capable de l'organiser".
Le quotidien britannique The Guardian a révélé en septembre que 44 ouvriers népalais étaient morts sur les chantiers du Qatar, ce qu'ont démenti les autorités de Doha.
Le rapporteur de l'Onu pour les droits des migrants, François Crépeau, doit tenir dimanche une conférence de presse à Doha, au terme d'une misssion sur la situation les expatriés au Qatar.
"Ils sont prêts à affronter les problèmes des travailleurs", a dit M. Blatter à propos des responsables du Qatar.
"Nous ne sommes pas responsables des lois (du Qatar), mais nous sommes heureux de voir que ces lois seront amendées", a-t-il ajouté.
Sous le feu des critiques, le gouvernement du Qatar a mandaté un cabinet d'avocats d'affaires international pour "examiner toutes les allégations d'une manière indépendante et de lui faire un rapport sur leur véracité".

(AFP)