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dimanche 8 décembre 2013

Geoffroy-Guichard : "80 millions d’euros dans la rénovation... pas un seul euro pour la pelouse"

Le report du match Saint-Étienne - Évian-TG, hier soir, pour cause de pelouse gelée, risque de coûter 50.000 euros au club stéphanois.
BRANDAO n’a pas compris. Le maigre public présent et frigorifié non plus. Habitué au grand froid ukrainien au Chakhtior Donetsk (2002 - janvier 2009), le Brésilien a pourtant dû interrompre son échauffement en apprenant que le match était reporté. Il était 19h41 et, pendant que les deux kops se réchauffaient en chantant des insultes à l’égard de la Ligue du football professionnel (LFP), le thermomètre posé sur la pelouse affichait –1,7 degré.
Débâchée à la mi-journée, elle s’avérait gelée sur 0,5 cm. Armés de pioches, de «souffleuses» et de bonne volonté, la dizaine d’employés de Saint-Étienne Métropole, propriétaire du stade Geoffroy-Guichard, restait impuissante. Amaury Delerue, l’arbitre, a alors pris sa décision. Il a ensuite refusé de l’expliquer, sauf devant les caméras du diffuseur beIN Sport, seules autorisées à pénétrer dans son vestiaire transformé en bunker. C’est dire le malaise entourant ce report. Car il n’y a aucune fatalité.
Parmi les villes européennes de plus de 150.000 habitants, le stade de Saint-Étienne est le deuxième plus élevé après celui du Real Madrid (498 m d’altitude contre 705 m pour le stade Bernabeu). Injecter 80 millions d’euros dans sa rénovation sans avoir prévu un seul euro pour la pelouse relève, au mieux, de l’ineptie. Surtout qu’elle n’est même plus chauffée depuis février 2012 et le report, déjà, d’un match face à Lorient.
L’Olympique Lyonnais, par exemple, dispose d’un terrain d’entraînement et d’une pelouse chauffés. Les règlements de la LFP imposent pourtant aux clubs de se prémunir contre les intempéries. Au pis, c’est-à-dire en cas de force majeure, ils prévoient la tenue de la rencontre au lendemain à 15 heures. Mais Saint-Étienne Métropole s’est déclarée incapable de rebâcher la pelouse cette nuit. Michel LeBrun, le délégué, a dès lors décidé le renvoi de ce match à une date ultérieure.
Les 23.000 spectateurs se verront offrir par l’ASSE une place en guise de dédommagement. Le club a beau s’abriter derrière le fait qu’elle n’est que locataire de son stade (moyennant 1,5 M€ l’an) et que les travaux de la tribune officielle empêchent d’en effectuer sur la pelouse, elle risque de payer cher ce nouveau couac. Après les incidents de Nice, les Verts n’avaient pas besoin de ça. En plus de rembourser les frais de déplacement de l’ÉTG, des officiels et de la production télé, Saint-Étienne encourt une amende de 20.000 à 50.000 €. Mais que tout le monde se rassure : la pelouse sera refaite en… 2015.

(L'Equipe)

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