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mercredi 4 décembre 2013

Le dossier du Mondial 2022 au Qatar revient sur la table de la Fifa

Le dossier du Mondial-2022 au Qatar va s'inviter au comité exécutif de la Fifa cette semaine au Brésil, avec une réflexion sur un éventuel tournoi en hiver et les questions, inévitables, sur les conditions des ouvriers sur les stades.

Les responsables du foot mondial se réunissent mercredi et jeudi à Costa do Sauipe (nord-est), avant le tirage au sort des poules de la phase finale du Mondial-2014, attendu vendredi.
Mais le dossier Qatar sera bien au coeur de nombreux débats.
Le précédent comité exécutif, sorte de gouvernement du football mondial, avait ouvert la porte à un éventuel changement de calendrier pour jouer en hiver, et éviter la chaleur accablante de l'été du Golfe (près de 50 degrés).
Une consultation de toutes les parties prenantes -- joueurs, clubs, ligues et fédérations jusqu'aux diffuseurs, sponsors et médias -- a été lancée.
La décision finale ne sera prise qu'après le Mondial brésilien. Mais les responsables de la consultation -- le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke et le président de la Confédération asiatique de football (AFC), le cheikh Salman bin Ebrahim Al Khalifa -- doivent présenter dès cette semaine une feuille de route sur le sujet.
Les débats s'annoncent longs, y compris au sein d'un même pays: la position de la fédération anglaise n'est pas celle de la Premier League (championnat d'élite anglais), qui prédit un "chaos" si on chamboule les calendriers.
Pour sa part, le président de la Fifa Joseph Blatter a récemment plaidé pour un Mondial-2022 en novembre-décembre, plutôt qu'en janvier-février. Un choix qui permettrait de ne pas entrer frontalement en concurrence avec les jeux Olympiques d'hiver 2022.
L'agenda du comité exécutif ne pourra par ailleurs faire l'économie des questions autour des conditions des ouvriers sur les stades de la future compétition.
M. Blatter a lui même pris position le 20 novembre, en jugeant "inacceptable" la situation des ouvriers au Qatar. Mais il s'est également déclaré "convaincu que le Qatar (prenait) la situation très au sérieux".
L'instance mondiale compte, comme elle l'a rappelé dans un récent communiqué, sur "le pouvoir positif que la Coupe du monde peut avoir au Qatar et au Moyen-Orient" pour contribuer "à des changements sociaux positifs, ce qui inclue une amélioration des droits du travail et des conditions des travailleurs immigrés".
Elle attend des mesures concrètes de l'émirat avant son prochain comité exécutif, qui se tiendra au siège de la Fifa à Zurich les 20 et 21 mars 2014. Soit à huit ans du tournoi.
Les polémiques autour des droits sociaux au Qatar menacent en effet de salir diablement l'image de la compétition.
Car les signaux d'alarmes se sont multipliés ces derniers mois, notamment après les articles cet automne du quotidien britannique The Guardian faisant part de la mort de 44 ouvriers entre juin et août sur les chantiers du Mondial-2022.
Amnesty International n'a pas confirmé ces informations. Mais l'organisation a dénoncé les mauvaises conditions de sécurité et d'hygiène, en citant un responsable du principal hôpital de Doha, selon lequel "plus de 1.000 personnes ont été admises en 2012 dans l'unité de traumatologie après des chutes au travail".
Dans une résolution adoptée à Strasbourg, le Parlement européen s'est dit pour sa part "préoccupé" notamment par "les longs horaires de travail, les conditions de travail dangereuses, le non versement des salaires pendant plusieurs mois, la confiscation des passeports, l'obligation de vivre dans des camps surpeuplés".
Le Qatar a jugé les critiques "exagérées" et engagé un cabinet d'avocats étrangers pour répondre aux accusations.
Il a promis que les droits des ouvriers seraient respectés sur les chantiers du Mondial et précisé que sa législation avait été amendée et ses inspecteurs investis de pouvoirs plus importants pour la faire respecter.

(AFP)

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