Debout face aux critiques, le Qatar a âprement défendu sa légitimité à
organiser la coupe du monde de football en 2022, réaffirmant devant la
planète sport, réunie chez lui à Doha, sa détermination à mener son
projet à bien et à convaincre les sceptiques.
Des centaines de ministres,
hommes d'affaires, agences de communication et anciens sportifs de
haut-niveau se sont rassemblés trois jours jusqu'à mercredi pour le
forum des Doha Goals.
Un rassemblement conçu officiellement pour
repenser la place du sport au sein de la société et mieux gérer les flux
financiers qui en résultent.
Mais la réunion, qui se tenait pour
la deuxième année consécutive, a encore une fois peiné à accoucher de
résultats concrets et s'est par instant transformée en tribune
permettant aux Qataris de défendre leur omniprésence dans le sport
mondial, coupe du monde 2022 en tête.
Hassan Al-Thawadi,
secrétaire général du comité d'organisation de la compétition, a ainsi
renvoyé la Fifa à ses responsabilités face à la polémique sur les très
fortes chaleurs (jusqu'à 50°C) qui règnent dans l'émirat en été.
"Depuis le début,
nous avons toujours dit que nous pouvions organiser la coupe du monde en
été", a-t-il déclaré, rappelant qu'un système de refroidissement des
stades était prévu.
"Mais si le monde du football ou la Fifa veut
qu'elle se tienne en hiver, nous serons ravis et prêts. S'ils le veulent
en été, nous sommes prêts aussi", a-t-il assuré.
Plus largement,
le responsable a regretté l'avalanche de reproches qui se sont abattus
sur ce petit pays du Golfe depuis qu'il a gagné le droit d'organiser le
Mondial-2022.
Outre les problèmes de températures, le Qatar est
notamment accusé d'exploiter les ouvriers étrangers qui travaillent sur
les chantiers.
Une polémique a par ailleurs vu le jour sur la
façon dont ce minuscule territoire, piètre en football mais richissime
en en gaz, a convaincu fin 2010 le comité exécutif de la Fifa de lui
confier l'événement sportif le plus populaire de la planète. Le comité
d'éthique de la Fifa a même ouvert une enquête.
"Pourquoi
avons-nous gagné ? Sans vouloir paraître arrogant, c'est parce que nous
avions la meilleure offre", a estimé Al-Thawadi. "Nous avons proposé une
coupe du monde compacte sans grands trajets, une localisation
géographique parfaite qui permet trois milliards de téléspectateurs".
Et le patron de Qatar 2022 de réitérer sa
détermination à poursuivre ses ambitions. "Il y a beaucoup d'idées
fausses sur le Moyen-Orient et la coupe du monde", a-t-il regretté.
"Tous les tournois laissent un héritage. La chance de montrer au monde
qui nous sommes et ce que nous sommes, ce sera notre ultime héritage".
L'émirat
a fait depuis quelques années du sport un des fers de lance de sa
"soft-diplomatie", investissant des fortunes dans des clubs européens et
multipliant les candidatures pour les grands évènements. Il organisera
aussi le Mondial de handball en 2015.
Les Doha Goals, qui
s'achevaient mercredi, s'intégraient dans cet arsenal en voulant
rassembler des acteurs du sport dans le monde entier. Mais le forum
n'est guère parvenu à dépasser les déclarations d'intention.
Les
organisateurs ont annoncé la signature d'accords de principes pour
construire des terrains de sport à Port-Gentil (Gabon), Naplouse
(Palestine), et Mazar-e-Sharif (Afghanistan).
Ils ont aussi
revendiqué la création d'un fonds de solidarité financé par les sportifs
au sommet de leur carrière, pour ceux qui sont en difficulté ou
entreprennent leur reconversion.
"Les athlètes seront encouragés à
contribuer à hauteur de 1% de leurs revenus", a-t-on expliqué dans
l'entourage de Richard Attias, le producteur de la manifestation pour
les Qataris. Équipes et sponsors seront invités à dégager la même somme.
Un comité consultatif doit être mis en place pour approcher les athlètes et futurs donateurs.
(AFP)
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