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mardi 10 décembre 2013

"Les rendez-vous sportifs devraient faire partie de l’agenda d’un président de la République"

RICHAR DATTIAS a organisé pendant quinze ans le Forum économique de Davos. Il a créé les Doha Goals, forum du sport mondial qui se tient jusqu’à demain, pour une réflexion sur le rôle social et économique du sport.
LE QATAR occupe une part importante dans le sport international. Mais quelle est sa légitimité ?
Je connais le Qatar depuis vingt ans. Je l’ai vu grandir. Le sport fait partie de son ADN, tous les membres de la famille royale sont des pratiquants passionnés. C’est bien le seul pays au monde qui a créé un ‘’National Day’’ du sport, comme nous avons notre Fête de la musique ! On fait un faux procès à ce pays ; tout ce qu’il entreprend agace. Mais le sport fait partie de ses axes de développement, au même titre que la stratégie énergétique. Comme Dubaï pour le tourisme. Spontanément, vous ne venez pas dans ces pays. Il est capital pour eux de créer l’attractivité. D’autant qu’il ne faut pas penser qu’aux Européens : la région a un potentiel de 350 millions d’habitants. Ce n’est pas parce qu’on est né dans un endroit où il fait trop chaud qu’il faudrait être banni des grands calendriers internationaux ! En 1970, tout le monde était très inquiet à l’idée de jouer la Coupe du monde de football en altitude, au Mexique : impossible, dramatique ! Au final, ce fut une très belle Coupe du monde. Personne n’a découvert subitement qu’il fait 48 degrés en été au Qatar…
Seriez-vous quand même favorable à une nouvelle candidature de la France à l’organisation des Jeux Olympiques d’été ?
Il y a trop longtemps que ce pays n’a pas organisé de très grands événements sportifs majeurs. La Coupe du monde 1998 remonte bientôt à seize ans ! Les rendez-vous sportifs importants devraient faire partie intégrante de l’agenda politique d’un président de la République, au moins un par mandat.
Vous voyez le sport comme un moyen d’arranger les choses ? 
Il peut être créateur d’emplois. Il doit l’être ! Les Doha Goals sont une plate-forme d’où doivent naître des idées et des initiatives tournées vers le sport. L’an dernier, nous avions avec nous des chefs d’État ; cette année, il y a ce sommet entre des ministres des Sports du monde entier. Nous tenons vraiment à cette dimension des décideurs politiques. On ne se sert pas assez du sport pour redynamiser l’économie. Quand vous investissez dans les infrastructures, vous créez de l’activité. Et ce qui est aussi important : il apporte beaucoup au moral et cela se vérifie dans les chiffres. Nous avons encore tous en tête l’ambiance après la victoire de l’équipe de France de football au Mondial 1998.

(L'Equipe)

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