Le président de Bayonne, le lunetier Alain Afflelou, a mis fin
mercredi aux discussions sur une éventuelle fusion des clubs basques
entamées il y a une semaine en raison des soucis financiers de Biarritz,
rédhibitoires à ses yeux.
Le projet aura fait long feu. Dans un
communiqué mis en ligne sur le site du club bayonnais, Alain Afflelou a
en effet estimé que "les conditions évoquées au cours de nos premiers
échanges (avec Biarritz) ne sont désormais plus réunies: je ne peux
accepter d'engager notre club, sain juridiquement, économiquement et
fiscalement, dans une direction aveugle".
"Après consultation des
principaux actionnaires, des membres du conseil de surveillance et des
représentants des supporters, les conditions envisagées n'étant pas
réunies, j'ai décidé de mettre fin à ces discussions", a-t-il sèchement
ajouté, dans un texte lapidaire.
Face à cette brutale volte-face,
qui ne constitue pas forcément une surprise tant les clivages sont
nombreux entre les deux rivaux historiques basques, le Biarritz
Olympique a réagi dans la soirée en "supposant qu'elle a été motivée par
des raisons non évoquées et internes au club de l'Aviron Bayonnais".
Affirmant dans un communiqué "qu'aucune +condition+ n'avait été
envisagée", le BO et son partenaire principal, Capgemini, "continuent de
travailler" pour "terminer cette saison sportive dans les meilleures
conditions".
La fin de non-recevoir de l'Aviron au projet de
fusion serait motivée par la prise de connaissance par Alain Afflelou,
en début de semaine, de l'état de santé financier très compliqué de son
voisin biarrot, indique-t-on de sources proches du dossier.
Ainsi,
le déficit du BO serait beaucoup plus important que prévu -- il était
question de plus d'un million d'euros, sans que ce chiffre ait été
confirmé -- un trou que le principal argentier de Biarritz, le groupe
Cap Gemini de Serge Kampf, ne serait pas disposé à combler.
Cela
pourrait même jeter un voile de doutes sur l'avenir immédiat du BO: si
l'ampleur des difficultés financières de Biarritz étaient avérée, reste à
savoir quelle serait l'attitude du tribunal de commerce de Bayonne,
dans le cadre de l'application de la loi de protection contre les
faillites, et de la DNACG (Direction Nationale d'Aide et de Contrôle de
Gestion), organe chargé de veiller à la transparence financière des
clubs.
Le 4 décembre, Bayonne et Biarritz, respectivement 12e et
dernier du Top 14, avaient provoqué un petit séisme en annonçant
communément "mettre à l'étude les modalités d'un possible
rapprochement", une première dans l'histoire des deux formations.
"Aujourd'hui,
dans le rugby professionnel, il faut des moyens importants, avait alors
déclaré Alain Afflelou. On a deux clubs, avec deux stades situés à
trois kilomètres à vol d'oiseau... C'est un peu idiot de ne pas essayer
de voir s'il n'y a pas une solution plus simple".
Cette annonce
avait suscité de fortes réactions, parfois épidermiques dans les deux
camps, notamment chez les supporteurs attachés à leurs couleurs et en
particulier à l'Aviron bayonnais où les clubs de passionnés -- Pena
Baiona et Les Gars de l'Aviron en tête -- jouent un rôle important.
Cette
fin précoce des négociations laissent en tous cas en suspens la
résolution des problèmes sportifs et économiques des deux clubs,
distants de quelques kilomètres et qui doivent se partager des
ressources locales limitées dans une agglomération de 130.000 habitants
et une zone de chalandise peu extensible.
(AFP)
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