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jeudi 12 décembre 2013

Projet de fusion basque : Afflelou stoppe tout après une semaine

Le président de Bayonne, le lunetier Alain Afflelou, a mis fin mercredi aux discussions sur une éventuelle fusion des clubs basques entamées il y a une semaine en raison des soucis financiers de Biarritz, rédhibitoires à ses yeux.

Le projet aura fait long feu. Dans un communiqué mis en ligne sur le site du club bayonnais, Alain Afflelou a en effet estimé que "les conditions évoquées au cours de nos premiers échanges (avec Biarritz) ne sont désormais plus réunies: je ne peux accepter d'engager notre club, sain juridiquement, économiquement et fiscalement, dans une direction aveugle".
"Après consultation des principaux actionnaires, des membres du conseil de surveillance et des représentants des supporters, les conditions envisagées n'étant pas réunies, j'ai décidé de mettre fin à ces discussions", a-t-il sèchement ajouté, dans un texte lapidaire.
Face à cette brutale volte-face, qui ne constitue pas forcément une surprise tant les clivages sont nombreux entre les deux rivaux historiques basques, le Biarritz Olympique a réagi dans la soirée en "supposant qu'elle a été motivée par des raisons non évoquées et internes au club de l'Aviron Bayonnais". Affirmant dans un communiqué "qu'aucune +condition+ n'avait été envisagée", le BO et son partenaire principal, Capgemini, "continuent de travailler" pour "terminer cette saison sportive dans les meilleures conditions".
La fin de non-recevoir de l'Aviron au projet de fusion serait motivée par la prise de connaissance par Alain Afflelou, en début de semaine, de l'état de santé financier très compliqué de son voisin biarrot, indique-t-on de sources proches du dossier.
Ainsi, le déficit du BO serait beaucoup plus important que prévu -- il était question de plus d'un million d'euros, sans que ce chiffre ait été confirmé -- un trou que le principal argentier de Biarritz, le groupe Cap Gemini de Serge Kampf, ne serait pas disposé à combler.
Cela pourrait même jeter un voile de doutes sur l'avenir immédiat du BO: si l'ampleur des difficultés financières de Biarritz étaient avérée, reste à savoir quelle serait l'attitude du tribunal de commerce de Bayonne, dans le cadre de l'application de la loi de protection contre les faillites, et de la DNACG (Direction Nationale d'Aide et de Contrôle de Gestion), organe chargé de veiller à la transparence financière des clubs.
Le 4 décembre, Bayonne et Biarritz, respectivement 12e et dernier du Top 14, avaient provoqué un petit séisme en annonçant communément "mettre à l'étude les modalités d'un possible rapprochement", une première dans l'histoire des deux formations.
"Aujourd'hui, dans le rugby professionnel, il faut des moyens importants, avait alors déclaré Alain Afflelou. On a deux clubs, avec deux stades situés à trois kilomètres à vol d'oiseau... C'est un peu idiot de ne pas essayer de voir s'il n'y a pas une solution plus simple".
Cette annonce avait suscité de fortes réactions, parfois épidermiques dans les deux camps, notamment chez les supporteurs attachés à leurs couleurs et en particulier à l'Aviron bayonnais où les clubs de passionnés -- Pena Baiona et Les Gars de l'Aviron en tête -- jouent un rôle important.
Cette fin précoce des négociations laissent en tous cas en suspens la résolution des problèmes sportifs et économiques des deux clubs, distants de quelques kilomètres et qui doivent se partager des ressources locales limitées dans une agglomération de 130.000 habitants et une zone de chalandise peu extensible.

(AFP)

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