Amnesty International a attiré l'attention sur le cas de dizaines de
travailleurs migrants laissés sans salaire depuis près d'un an par leur
employeur au Qatar et qui ont du mal à se nourrir.
Dans un
communiqué publié mercredi, l'organisation de défense des droits de
l'Homme a appelé les autorités à intervenir pour résoudre ce cas, alors
que le Qatar est déjà sous le feu des critiques pour les mauvaises
conditions des travailleurs immigrés sur les chantiers du Mondial 2022.
Amnesty
a appelé ces autorités à "trouver une solution à la situation critique
des employés" de la compagnie Lee Trading and Contracting (LTC), plus de
80 ouvriers du bâtiment de différentes nationalités, en majorité des
Népalais.
A la mi-novembre, le secrétaire général d'Amnesty, Salil
Shetty, avait déjà attiré, selon le communiqué, l'attention du
ministère du Travail du Qatar sur le cas de ces ouvriers, après leur
avoir rendu visite dans leur camp.
"Cela fait maintenant plus d'un
mois qu'on a rendu visite à ces hommes et constaté leur désespoir mais
leur épreuve n'a pas pris fin", a déploré le responsable d'Amnesty dans
le communiqué.
Ces travailleurs n'ont pas d'argent pour se nourrir ni en envoyer chez eux.
Ces
ouvriers ont effectué les finitions aux 38 et 39ème étages d'une tour
appelé Al-Bidda Tower, qui abrite les bureaux de plusieurs organisations
liées football.
Ils ont achevé ce chantier mi-octobre et se
trouvent depuis bloqués dans leur camp. Ils ont tenté de porter plainte
mais le tribunal chargé du droit du travail a demandé à chacun des frais
de 165 dollars qu'ils ont été incapables de payer.
Amnesty a relevé que la loi du Qatar exempte pourtant les travailleurs de tout frais de justice.
"Ce cas illustre parfaitement les difficultés qu'ont les migrants d'accéder à la justice", a commenté M. Shetty.
Ces
migrants avaient cessé le travail en août 2013 pour protester contre
les salaires impayés mais avaient été forcés à le reprendre par la
compagnie, selon Amnesty International.
Les représentants de LTC
étaient injoignables mardi soir mais Amnesty a indiqué qu'un responsable
de compagnie lui avait confirmé en novembre l'arrêt du paiement d'une
prime d'alimentation de 69 dollars par mois.
"C'est une honte de
constater que l'un des pays les plus riches du monde laisse des
travailleurs exposés au risque de famine", a commenté M. Shetty.
Le
Qatar, soumis à un feu de critiques sur les conditions de travail des
immigrés, avait jugé le 21 novembre "exagérées" les évaluations faites à
ce sujet par des syndicats interntionaux, des organisations de défense
des droits de l'Homme et même des instances du football international.
Un
porte-parole officiel avait toutefois souligné que les autorités
prenaient au sérieux ces "allégation" et rappelé l'engagement de Doha
d'améliorer les conditions de travail sur les chantiers du Mondial 2022
et son intention de sévir contre les compagnies qui ne respectent pas le
droit du travail.
(AFP)
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