Le CIO s'est lancé mercredi dans un débat de fond sur l'avenir des
Jeux avec la question des coûts en point de mire, alors que la Russie a
battu tous les records en la matière pour ses premiers JO d'hiver à
Sotchi.
Avant la cérémonie d'ouverture vendredi, le président du
Comité international olympique Thomas Bach a convié les quelque cent
membres à partager leurs idées sur tous les aspects relatifs au grand
rendez-vous sportif afin de les refaçonner. A commencer par les
candidatures et la facture.
En tant que président de la commission
de coordination du CIO de ces JO, Jean-Claude Killy n'apprécie guère
que l'on colle un prix de plus 50 milliards de dollars (37 milliards
d'euros) aux Jeux de Sotchi, et encore moins qu'on fasse porter la
responsabilité à l'instance olympique.
Car, selon l'ancienne
gloire du ski alpin français, c'est le pays et la ville d'accueil qui
ont voulu profiter de l'événement pour investir dans des infrastructures
afin de développer la région, et non pas le CIO qui a exigé toutes ces
dépenses.
Entre le coût opérationnel des Jeux, le coût des sites
olympiques, et les investissements extra-sportifs, le triple médaillé
d'or des Jeux aimerait à l'avenir que soient faites plus clairement les
différences. Dans le cas de Sotchi, Jean-Claude Killy déplore ce qu'il
voit comme un grand malentendu médiatique.
"Le budget des Jeux
doit être expliqué de manière différente", a fait valoir le Norvégien
Gerhard Heiberg, qui il y a quelques mois avait invité ses compatriotes
"à sauver les Jeux Olympiques" par le biais d'une candidature d'Oslo qui
permettrait de démontrer qu'il est tout à fait possible d'organiser de
beaux Jeux avec un budget modeste comme ce fut le cas à Lillehammer en
1994.
Comme le laisse entendre le Norvégien, les travaux
pharaoniques entrepris pour transformer la station des bords de la mer
Noire ont terni l'image des Jeux.
L'hiver dernier, Vienne a voté
contre l'idée d'une candidature olympique, la population de la région de
St-Moritz en Suisse a dit également non aux Jeux d'hiver de 2022,
imitée par les habitants de la région de Munich six mois plus tard.
Stockholm avait bien déposé sa lettre d'intention au CIO mi-novembre
mais a décidé de se retirer de la course en janvier.
Elu en
septembre à la tête de l'instance olympique, Thomas Bach aimerait voir
plus de flexibilité et de créativité dans le processus des candidature
des villes, trop formaté au goût de certains.
Car, de l'avis unanime, les dossiers
des villes candidates se ressemblent tous, rédigés de A à Z par des
cabinets de consultants en communication rodés parfaitement aux rouages
de l'exercice.
Aussi la question de l'interdiction faite aux
membres du CIO de se rendre dans une ville candidate est revenu en plein
dans le débat. Les visites des membres du CIO sont interdites depuis le
grand scandale de corruption des jeux de Salt Lake City, qui a éclaté
en 1999.
"Des jolies films ne suffisent pas", a fait valoir
l'Israélien Alex Gilady, se faisant l'écho des partisans de ré-autoriser
les visites. "Je pense que la décision prise il y a 15 ans était la
bonne même si cela se fait de manière organisée, a répliqué le Prince
Albert de Monaco. C'est très risqué de revenir dessus".
La
question reste en suspens. Ce grand brassage d'idées qui se poursuivra
jusqu'à vendredi ne débouchera sur aucune décision immédiate. Les points
seront traduits en recommandations qui seront soumises au vote des
membres du CIO lors d'une session du 7 au 9 décembre à Monaco.
(AFP)
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