Skis aux pieds et bonnets vissés sur la tête, 2.421 fondeurs se sont
lancés à l'assaut du massif du Jura dimanche pour faire de Lamoura à
Mouthe le parcours mythique de la Transjurassienne, deuxième plus grande
course de ski de fond au monde.
Des denses forêts de sapins
enneigées aux petits villages de montagne, la Transjurassienne serpente
sur 76 kilomètres depuis 35 ans. Pour l'édition 2014, les organisateurs
ont cependant dû réduire le parcours à 70 km, faute d'enneigement
suffisant.
Il passe notamment par Bois d'Amont, village du
champion olympique de combiné nordique Jason Lamy-Chappuis et de son
coéquipier Sébastien Lacroix, actuellement aux JO d'hiver de Sotchi.
"La
Transjurassienne est une des courses de ski de fond les plus dures au
monde car c'est un terrain qui monte et qui descend en fonction du
relief, contrairement à la Marcialonga (Italie) ou la Vasaloppet
(Suède), qui sont très plates", estime Antti Toivola, un Finlandais de
53 ans au départ de l'épreuve dimanche.
Seule course française
inscrite sur le circuit Worldloppet, qui réunit les plus grandes courses
longue distance de ski de fond, elle se place directement derrière la
Vasaloppet suédoise (90 km environ).
Marine Hazard, jeune
Parisienne de 22 ans, n'a pas manqué un rendez-vous depuis quatre ans.
"La 'Transju', c'est une course mythique et c'est un défi physique et
mental: au bout de 60 km, il n'y a plus beaucoup de parties de votre
cerveau qui ont envie de continuer, mais vos jambes doivent avancer",
raconte la jeune femme. Elle se rappelle les -22 degrés relevés au
départ en 2013.
L'édition 2014 de la Transjurassienne, course
d'élite et populaire à la fois, a accueilli 2.421 participants, âgés de 7
à 97 ans et venus de 28 pays différents. L'événement tient grâce à la
participation de près de 1.000 bénévoles.
Le rendez-vous a aussi
acquis ses lettres de noblesse grâce à son ambiance exceptionnelle.
"Tout le long du parcours, dans les villages, les gens encouragent tous
les participants en secouant des cloches de vache", raconte Marine
Hazard, le regard brillant.
"La
Transjurassienne est une course mythique par son ambiance: 76 km qui
traversent les petits villages enneigés du Doubs et du Jura, habités par
l'esprit du nordique", renchérit le président de l'événement, Hervé
Balland.
"Dans le massif du Jura, dès que la neige tombe, enfants
comme seniors chaussent les skis, ça fait partie de la vie des gens",
ajoute M. Balland, premier Français à avoir gagné la Transjurassienne,
en 1991.
La tenue de la course, dont le budget global est de 650.000 euros, notamment financés par la région Franche-Comté et les départements du Doubs et du Jura, a des retombées économiques importantes sur l'ensemble du secteur.
D'après
une étude du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports sur
l'édition 2009 de La Transjurassienne, son impact en terme de dépenses
sur le secteur atteint 650.000 euros également, sans compter les effets
indirects.
Au delà de ses retombées économiques directes, la
Transjurassienne "attire 4.800 participants sur les différentes courses
du week-end, dont 25% d'étrangers, qui découvrent le secteur et
reviendront skier dans la région", souligne William Traschel, membre de l'organisation.
"Les
gens viennent de loin et restent toute la semaine. C'est à nous de nous
décarcasser pour qu'ils viennent et reviennent", confirme Jean-Paul
Hannon, propriétaire de l'Hôtel club du Risoux à Bois d'Amont.
Il
se réjouit d'héberger "un groupe de 35 Américains qui a besoin des 80 m2
d'une salle de fartage", et "six Espagnoles qui viennent tous les ans
participer à la Transjurassienne, comme en pèlerinage".
Le
Français Mathias Wibault a remporté dimanche cette 36e édition de la
Transjurassienne. Chez les femmes, la Française Aurélie Dabudyk a
remporté l'épreuve de 57 km.
(AFP)
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