C’EST DEVENU l’Arlésienne.
Chaque année, lors de ses visites
sur le Vieux Continent, la
NBA évoque l’hypothèse de
créer une Division européenne,
qui intégrerait pleinement
son Championnat. Le
16 janvier encore, lors du désormais
annuel match de saison
régulière exporté à Londres,
Atlanta-Brooklyn, Adam
Silver, le successeur de David
Stern, chantait le même couplet
: «Nous allons continuer à
en étudier la possibilité. Jouer
des matches de saison régulière nous permet
déjà de mesurer
la réponse du public et la
possibilité d’aller plus loin.»
Le même discours que l’année passée–
et la précédente,
et celle d’avant…–, qui trahit la
stagnation d’un dossier complexe.
Transformer la NBA en
une compétition réellement
mondiale a de quoi faire rêver,
tant les basketteurs de tous les
pays que les spécialistes marketing
de la Ligue US, qui ont
toujours attribué à leur champion
l’appellation de «champion
du monde».
Mais les prérequis d’une
telle opération sont nombreux,
et certains restent, à
cette heure, durs à mettre en
place. La pierre angulaire a
toujours été la création de salles
ultramodernes. Londres
(O2 Arena) et Berlin (O2 World)
se sont équipées. Manquent
encore à l’appel au moins trois
ou quatre autres métropoles –
Paris, Moscou, Barcelone, Madrid,
Rome ? La crise économique
a gelé certains projets.
L’Euroligue constitue un obstacle
dans la création d’une
compétition qui marcherait
sur ses plates-bandes. Et le
modèle économique qui rendrait
viable l’existence de ces
« franchises » n’a pas été
trouvé, le public européen
dépensant, culturellement,
beaucoup moins d’argent au
stade que la famille américaine moyenne.
« Il faudrait
déjà des avions un peu plus
rapides», lançait dans une
boutade David Stern, l’homme
derrière le processus de globalisation
de la NBA depuis
trente ans. « L’Europe est le
poumon du développement
international de la NBA, relativise
Benjamin Morel, le président
français de NBA Europe,
dont les bureaux sont localisés
à Londres. Y créer une Division
européenne reste une priorité.
C’est juste une question de timing,
de rapidité de construction
des infrastructures et de
développement d’un modèle
économique viable.» Mais la
naissance d’une division extérieure
aux Etats-Unis reste,
aujourd’hui, surmontée d’un
grand point d’interrogation.
(L'Equipe)
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