Le changement climatique rendrait impossible d'organiser en 2050 les
jeux Olympiques d'hiver là où se sont déroulés ceux de Grenoble en 1968
ou même ceux de Vancouver de 2010, révèle une étude de l'Université de
Waterloo (Canada).
Sur les 19 villes ayant accueilli les JO d'hiver entre 1924 et 2010, seules entre 10 et
11 bénéficieraient d'un "climat fiable" vers 2050, c'est-à-dire d'une
couche de neige (naturelle ou artificielle) d'au moins 30 cm sur les
sites les plus hauts.
Mais en 2080, leur nombre serait encore
plus restreint. Il ne resterait plus que six d'entre elles dans cette
catégorie dans l'hypothèse haute du réchauffement, soit une hausse de
4,4°C.
"Il ne ferait tout simplement plus assez froid dans des
sites olympiques de renommée internationale (....) pour accueillir avec
confiance les Jeux", explique l'étude, dirigée par Daniel Scott, qui
préside le centre de recherche sur tourisme et changement climatique de
l'université de Waterloo dans l'Ontario.
Les sites les plus
affectés sont Sotchi en Russie où vont s'ouvrir vendredi les JO,
Grenoble, Garmisch-Partenkirchen en Allemagne (1936), Chamonix (1924).
Suivent Vancouver au Canada, Squaw Valley aux Etats-Unis (1960), ou
encore Sarajevo (1984) et Innsbruck (1964, 76).
En revanche, des JO d'hiver pourraient à nouveau être organisés dans les installations d'Albertville (1992), de Calgary au Canada (1988), de Cortina d'Ampezzo en Italie
(1956), de St Moritz en Suisse (1928, 48), de Salt Lake City aux
Etats-Unis (2002) et de Sapporo au Japon (1972) , même si le thermomètre
grimpe au-delà des 4°C.
L'étude souligne que les villes hôtes des JO s'évertuent depuis des décennies à se prémunir contre les caprices de la météo.
Progressivement,
depuis les années 50, hockey sur glace, patinage artistique et curling
se sont exercés dans des patinoires fermées, les compétitions de luge et
de bobsleigh se sont déplacées sur des pistes refrigérées et dans les
années 80, la neige artificielle est apparue sur les pistes.
Dans
le même temps, la température diurne moyenne en février n'a cessé
d'augmenter dans les sites organisant les JO: le thermomètre était de
0,4°C entre les années 20 et 50, de 3,1°C entre les années 60 et 90. Au
début du 21è siècle, il montait à 7,8°C.
Une petite partie de
cette augmentation s'explique par le réchauffement climatique, l'autre
par le fait que le Comité olympique international (CIO) est de plus en
plus enclin à accorder les Jeux à des villes où il faut plus chaud.
Krasnaya
Polyana, la station de ski des Jeux de Sotchi, est située à 568 mètres
d'altitude, ce qui en fait la cinquième plus basse dans l'histoire des
Jeux d'hiver.
L'étude s'est basée sur les scénarios du Groupe
inter-gouvernemental sur le climat (Giec). La fourchette basse en 2050
est une augmentation de la température de 1,9°C par rapport à la moyenne
1981-2010, la haute est de 2,1°C. Pour 2080, elle est comprise entre +
2,7°C et + 4,4°C.
(AFP)
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