Il n'a pas le palmarès de Michael Jordan, les épaules de LeBron James
ou le charisme de Kobe Bryant mais David Stern, qui part samedi à la
retraite, est sans doute l'homme le plus important de l'histoire de la
NBA.
A 71 ans, après trente années à la tête de la National
Basketball Association, Stern cède sa place à son adjoint de longue
date, Adam Silver. Et le futur patron de la NBA sait qu'il aura du mal à
faire mieux que son prédécesseur.
"Stern est la raison N.1 derrière le succès de la NBA, sans être désobligeant envers les joueurs ou les présidents", assure en effet Pat Riley, le président de Miami, double champion NBA en titre.
Car
Stern, fils d'épicier de New-York et diplômé de droit, a fait de la NBA
une marque mondiale. Lorsqu'il devient "commissionner" en 1984, la NBA
est en proie à des problèmes financiers graves et n'a pas l'exposition
médiatique de la NFL (football américain) ni de la MLB (base-ball).
A
l'époque, les finales NBA ne sont même pas diffusées en direct à la
télévision américaine. Les finales 2013 entre San Antonio et Miami ont
été suivies par 900 millions de spectateurs dans 215 pays...
Pour
réussir cette métamorphose, Stern a reçu un énorme coup de pouce du
destin qui a mis sur son chemin des personnalités et joueurs hors-norme
comme Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird, puis plus tard Kobe
Bryant et LeBron James. Son coup de génie est d'avoir mis en avant les
joueurs et d'en avoir fait des stars admirées dans le monde entier.
La
participation de la "Dream team", première équipe américaine formée de
joueurs NBA, aux JO-1992 de Barcelone marque le début de
l'internationalisation de la NBA.
A la différence de la NFL et de la MLB
et, bien plus que la NHL (hockey sur glace), la NBA ne se contente pas
du marché nord-américain. Elle s'est lancée à l'assaut de l'Europe, de
la Chine et de l'Inde, en délocalisant des matches de préparation et de
saison régulière et en recrutant des joueurs sur ces marchés.
Cette saison, les non-Américains représentent ainsi un contingent de 92 joueurs en NBA.
Stern
a aussi délocalisé des franchises peu rentables et fait passer le
nombre d'équipes de 23 à 30. "Ce fut une sacrée belle aventure où j'ai
pris beaucoup de plaisir", a assuré celui qui pourrait devenir une sorte
d'ambassadeur de la NBA.
Les chiffres, de fait, donnent à son
bilan des airs de triomphe: juste avant son arrivée en 1982-83, le
chiffre d'affaires global de la NBA était de 118 millions de dollars.
L'an dernier, il s'est établi à 4,6 milliards de dollars.
La
valeur moyenne d'une franchise NBA, dopée par les contrats TV, atteint
désormais 634 millions de dollars quand le salaire annuel moyen pour un
joueur est de quatre millions.
"Je suis très content de voir où se
trouve la NBA désormais", a déclaré celui qui est décrit comme un
redoutable négociateur ne perdant jamais son sens de l'humour.
Avant
ses adieux officiels samedi, il a fait la tournée des plateaux TV
américains et distillé ses bons mots et confidences: "Je suis une source
d'inspiration pour les enfants petits et pas bons en sport dans le
monde entier".
(AFP)
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