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jeudi 27 février 2014

Vélodrome de Roubaix : un an après l'ouverture, une réussite pour le haut niveau et le sport scolaire

Un peu plus d’un an après son ouverture, le vélodrome Jean-Stablinski de Roubaix a réussi son pari : fidéliser les amateurs de la piste et attirer les entreprises.
Les meilleurs pistards de la planète sont actuellement à Cali, en Colombie, où se disputent les Championnats du monde. À 9.000 kilomètres de là, à Roubaix, d’autres cyclistes tournent aussi sur une piste. Scolaires, adultes, débutants ou licenciés de la Fédération française de cyclisme, ils sont les clients du vélodrome Jean- Stablinski, surnommé le «Stab», inauguré en septembre 2012.
En ce moment, «c’est la saison pleine, certains soirs, on refuse du monde», explique Arnaud Tournant, champion olympique en vitesse par équipes en 2000 et 14 fois champion du monde, désormais directeur adjoint du vélodrome. La première année d’exploitation a été fructueuse. «Le conseil d’administration validera en mai ce premier exercice, mais le bilan s’annonce légèrement excédentaire. On a explosé les prévisions au niveau des abonnements (400) et des baptêmes (4.000) », souligne le directeur, Stéphane Pouilly.
Chargé par les collectivités locales – le vélodrome est géré en société publique locale – de faire tourner le site, qui comprend également une piste de BMX extérieure de niveau national, le directeur s’appuie sur deux axes : «Le haut niveau et la mission de service public du sport.» Après les Championnats de France sur piste qui ont fait le plein en février 2013, les dirigeants ont la volonté d’organiser chaque année une compétition internationale. «Il nous a manqué un peu de temps et de financement pour accueillir une manche de la Coupe du monde, cette année, mais nous aurons un Open international, une compétition de classe 1, les 12 et 13 septembre», précise Stéphane Pouilly, par ailleurs très attaché à la mission de service public qui voit les lycéens et les collégiens de classes de quatrième et troisième des établissements situés en face du vélodrome disposer d’un module d’initiation à la piste dans leurs cours d’EPS. Pour ce partenariat, le vélodrome perçoit une compensation de service public qui couvre aux deux tiers ses frais de fonctionnement qui s’élèvent à 1 million d’euros annuel par an. Le reste des recettes provient de l’exploitation commerciale du lieu, notamment via les séminaires d’entreprises et l’accueil des sportifs de haut niveau.
La FDJ.fr, Europcar et BMC sont déjà venues en stage et la réservation de la piste, en exclusivité, est facturée entre 80 à 250 euros de l’heure, selon le niveau des équipes et la période de l’année. S’il s’agit du vélodrome entier, comme lors du 10 janvier, pour la présentation de l’équipe Trek – celle de Fabian Cancellara et des frères Schleck –, le prix tourne plutôt autour de 2.800 euros hors taxe la journée pour l’exclusivité de l’aire centrale. «Au soir de sa victoire dans Paris-Roubaix (en avril 2013) quand Fabian Cancellara a donné sa conférence de presse au «Stab», j’avais trouvé l’endroit merveilleux, explique l’attaché de presse de l’équipe, Tim Vanderjeugd. Nous avons trouvé là-bas des gens motivés pour nous accueillir. Pour Trek, il n’y avait pas de lieu plus parfait que celui-ci.»
Outre l’aspect commercial, la présentation de l’équipe du World Tour, relayée par la presse du monde entier, a aussi servi la notoriété du «Stab», ce qui n’est pas négligeable vu le contexte économique actuel. Car si, en 2013, le vélodrome a accueilli 35 séminaires – soit 3.500 personnes–, les 600 mètres carrés destinés aux réunions d’entreprises ne tournent pas à plein régime. «Les entreprises restent peut-être plus volontiers dans leurs locaux », observe le directeur, qui souligne par ailleurs que l’activité badminton, proposée sur l’aire centrale, n’a pas encore décollé. «Pour l’instant, on surfe sur l’effet mode. Le bâtiment haute qualité environnementale est beau, il y a l’attrait d’effectuer le baptême de piste pendant un séminaire, mais à un moment, ça va se tasser», reconnaît Stéphane Pouilly en pointant deux autres pistes de travail pour l’avenir du « Stab » : « La prospection pour les séminaires doit se développer et le sponsoring des panneaux publicitaires autour de la piste peut encore être optimisé.»

(L'Equipe)

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